PÉKIN (Reuters) - La Chine a déclaré lundi que le projet envisagé par l'Union européenne de taxe carbone à ses frontières violerait les principes internationaux du commerce et nuirait aux perspectives de croissance économique.
En juillet, la Commission européenne a présenté son projet de taxe carbone visant à imposer un mécanisme dit d'ajustement carbone aux frontières (MACF) à partir de 2026. Ce projet prévoit de taxer les entreprises qui importent dans l'Union européenne des produits comme l'acier, le ciment et l'électricité.
"Le MACF est essentiellement une mesure unilatérale visant à étendre la question du changement climatique au secteur du commerce. Il viole les principes de l'OMC (...) et (va) gravement compromettre la confiance mutuelle au sein de la communauté mondiale et les perspectives de croissance économique", a déclaré Liu Youbin, porte-parole du ministère de l'Écologie et de l'Environnement, lors d'un point de presse.
Il a réitéré la position de la Chine selon laquelle la réponse de chaque pays au changement climatique doit tenir compte de son niveau de développement économique. Liu Youbin a déclaré qu'une taxe sur le CO2 nuirait gravement à la volonté et à la capacité des pays à s'attaquer à ce problème.
En tant que premier producteur mondial de matières premières industrielles telles que l'acier et le ciment, la Chine pourrait souffrir le plus du système de droits de douane à la frontière, ont indiqué des chercheurs du Centre pour le développement industriel et la gouvernance environnementale de l'université de Tsinghua dans un article publié en mai.
Ils ont toutefois ajouté que l'impact s'estomperait avec le temps et que rien ne prouvait que le tarif douanier aurait un impact négatif à long terme sur le développement de la Chine.
(Reportage Muyu Xu et David Stanway; version française Anait Miridzhanian, édité par Blandine Hénault)