Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé mercredi qu'il n'était ni pour ni contre un traité commercial transatlantique entre les Etats-Unis et l'Union européenne, et que la France était prête à le refuser s'il ne respectait pas ses intérêts.
"Sur ce qu'on appelle le traité transatlantique (en cours de négociations entre les Etats-Unis et l'Union européenne), je n'ai pas a priori de position pour ou contre", a déclaré le ministre à la radio France Culture.
"Si on peut avoir un traité qui permet à l'Europe et à la France d'être plus présents aux Etats-Unis, pourquoi pas. Mais à condition que nos intérêts soient respectés". "Il ne faut pas que soit mise en cause l'exception culturelle, de même il ne faut pas que soient mises en cause les normes auxquelles nous tenons en matière de nourriture, d'agriculture", a-t-il dit.
"Il faut aussi, c'est quelque chose que nous avons dit et qui doit être respecté, que les juges (en cas de différend) soient des juges publics et pas des tribunaux privés", a souligné le ministre français.
"Il faut aussi que nous y trouvions un intérêt. Un exemple: les marchés publics européens sont ouverts à 80% aux Américains. Mais les marchés publics américains sont ouverts à 25% aux Européens, ça il faut le corriger. Ca va nous permettre, si on le corrige, de pénétrer davantage sur les marchés publics. Mais là, la négociation n'est pas faite. Donc on jugera sur pièces. Si la négociation est positive pour nous, on dira oui, si la négociation n'est pas satisfaisante on dira non", a-t-il conclu.
Le traité transatlantique en discussions depuis près d'un an entre Washington et Bruxelles vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, avec une harmonisation des normes de part et d'autre de l'Atlantique.