Le géant japonais de l'électronique Sony a annoncé jeudi un bénéfice net multiplié par huit à l'issue des neuf premiers mois de son exercice 2010-2011, grâce à un regain des ventes (+1,8%) et à la restructuration, mais la cherté du yen le pénalise fortement.
Le profit net cumulé des trois premiers trimestres s'est élevé à 129,2 milliards de yens (1,17 milliard d'euros), contre 15,8 milliards de yens un an plus tôt.
Le troisième trimestre a cependant été décevant comparé aux deux précédents.
Le fleuron nippon du secteur, handicapé par la hausse du yen vis-à-vis des devises des marchés occidentaux, affronte une forte concurrence à l'étranger où ses rivaux sud-coréens Samsung Electronics et LG Electronics cassent les prix des téléviseurs grâce à un modèle de production à très haut rendement, tout en bénéficiant d'une monnaie nationale affaiblie.
Sur les seuls trois derniers mois passée en revue, soit ceux d'octobre à décembre 2010, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 2.206,2 milliards de yens (20 milliards d'euros), en repli de 1,4% sur un an, à cause d'une hausse de 8,7% du yen face au dollar et de 18,5% vis-à-vis de l'euro.
"Sans les effets de change, nos ventes auraient augmenté de 6%", a affirmé Sony.
Il a dégagé un bénéfice d'exploitation trimestriel de 137,5 milliards de yens (1,25 milliard d'euros), légèrement inférieur à celui de la même période de 2009, et son profit net des trois mois s'est contracté de 8,6% à 72,3 milliards de yens (657 millions d'euros).
A cause de la non-rentabilité des téléviseurs, "les bénéfices de la division des produits et composants électroniques ont diminué", alors que "les profits de l'activité des produits de réseau s'est notablement améliorée grâce aux jeux vidéo", a précisé Sony.
La guerre tarifaire touche non seulement les TV à cristaux liquides (LCD), mais frappe aussi durement les appareils photo numérique. Même si Sony en vend plus, ils ne rapportent pas davantage.
Le groupe, qui se dit toujours en phase de transformation pour être mieux à même de lutter face à ses rivaux étrangers, est aussi pénalisé par des frais de restructuration.
Pour l'ensemble des neuf premiers mois (avril à décembre 2010), Sony a cependant affiché un bénéfice d'exploitation de 273,19 milliards de yens (2,5 milliards d'euros), plus de trois fois supérieur à celui enregistré un an auparavant.
Il a dans le même temps réalisé un chiffre d'affaires de 5.600,5 milliards de yens (51 milliards d'euros), en progression de 1,8% sur un an, après une chute de 11,4% l'an dernier sur la même période en raison des effets de la crise mondiale et des variations des monnaies.
La réorganisation mise en oeuvre à cause de la crise et la reprise économique générale entraîne un retour global à meilleure fortune, même s'il est affecté par les accès de fièvre du yen, selon les dirigeants du groupe.
Pour l'ensemble de l'année, Sony a maintenu son estimation antérieure de bénéfice net à 70 milliards de yens.
Il a cependant abaissé son estimation de chiffre d'affaires à 7.200 milliards de yens (65 milliards d'euros), contre 7.400 milliards précédemment, ce qui marquera un déclin de 0,2% sur un an, principalement à cause des effets négatifs de l'augmentation du yen.