La banque américaine Goldman Sachs (NYSE:GS), sous la pression de résultats trimestriels jugés décevants, a annoncé mardi une série de mesures visant à fortement accroître ses revenus, notamment dans le courtage, activité en plein déclin depuis le début de l'année.
L'icône de la finance américaine, espère accroître son chiffre d'affaires de 5 milliards de dollars, dont 1 milliard dans l'unité regroupant le courtage des matières premières, des devises et des produits liés aux taux (FICC), dans les trois prochaines années.
Goldman Sachs connaît un trou d'air depuis le début de l'année, marqué par la plus mauvaise performance trimestrielle de l'histoire de ses traders, ce qui a soulevé des interrogations sur sa puissance au moment où les algorithmes bouleversent la finance. L'activité FICC a accusé un plongeon de 40% de ses recettes au deuxième trimestre, du jamais-vu en 148 ans d'existence.
Pour le FICC, l'environnement "ressemble aux premier et deuxième trimestres", a déclaré Harvey Schwartz, directeur des opérations et numéro 2 de Goldman Sachs, lors d'une conférence à New York organisée par la banque Barclays (LON:BARC).
Mais le dirigeant s'est dans la foulée voulu optimiste, expliquant que Goldman Sachs allait pouvoir générer 1 milliard de dollars de revenus supplémentaires par an dans cette unité.
L'action Goldman Sachs gagnait 2,26% à 226,84 dollars vers 16H00 GMT à Wall Street.
"Pour être clair, les initiatives que nous annonçons aujourd'hui ne sont pas des hypothèses. Elles sont déjà en cours et produiront leurs effets complets dans les trois prochaines années", a souligné Harvey Schwartz.
Pour y parvenir, l'établissement va démarcher de plus en plus les entreprises, qui veulent se couvrir contre les fluctuations des taux de change, et aussi solliciter un peu plus les gérants d'actifs et d'autres banques. Pour convaincre ces acteurs de faire affaire avec elle, Goldman Sachs entend embaucher des personnels supplémentaires qualifiés dans le trading.
Actuellement, les entreprises représentent seulement 16% des clients de la principale salle de marché de Goldman Sachs et les autres banques 21%. Les hedge funds comptent pour 23% mais leur nombre ne cesse de diminuer, idem pour les gérants d'actifs dont le nombre a chuté de 15% au premier semestre comparé à la même période un an plus tôt.
Goldman veut également développer son portefeuille de prêts, et plus particulièrement sa plateforme de prêts et de dépôts en ligne Marcus.
La banque explique y avoir décelé des opportunités de croissance évaluées à 2 milliards de dollars. Elle compte augmenter par ailleurs ses revenus d'1 milliard de dollars dans la gestion des actifs, de 500 millions dans la banque d'investissement et de 500 millions dans d'autres activités annexes.
Ce plan de croissance pourrait doper le bénéfice opérationnel de 2,5 milliards de dollars de plus, selon la banque. En 2016, il s'affichait à 7,4 milliards.