Bouygues (PA:BOUY), propriétaire de la chaîne TF1 (PA:TFFP) et de l'opérateur Bouygues Telecom, a assuré mardi n'avoir "aucun projet de sortie des secteurs des télécoms et de la télévision", démentant des informations de presse qui évoquaient des discussions sur un éventuel rachat de ces activités par le numéro un français des télécoms Orange.
Le groupe de construction et BTP qui contrôle TF1 depuis 1987 et l'opérateur de téléphonie fixe et mobile Bouygues Telecom, a "réaffirmé son ancrage durable dans ces deux industries", dans un communiqué.
Selon l'agence de presse Bloomberg, Orange a entamé des discussions préliminaires pour racheter les activités télécoms et médias de Bouygues. Si l'accord se concrétisait, Bouygues retiendrait une participation minoritaire dans les activités cédées, indique Bloomberg en citant trois sources proches du dossier.
Aucune proposition formelle n'a encore été déposée, les deux entreprises analysant comment passer outre les éventuels griefs des autorités de la concurrence, ajoute l'agence en soulignant que cette transaction était une option parmi d'autres opérations d'expansion envisagées par Orange.
L'opérateur de télécoms "se refuse à commenter les rumeurs de presse qui animent artificiellement le marché depuis maintenant deux ans", a indiqué un porte-parole d'Orange à l'AFP. "De tous les acteurs des télécoms français, Orange est celui qui a le moins besoin de la consolidation", a-t-il relevé dans un courriel.
Une telle opération, si elle aboutissait, chamboulerait profondément le paysage des télécoms français et surtout celui de la téléphonie mobile, qui était passé de trois à quatre opérateurs en janvier 2012 avec l'arrivée fracassante de Free Mobile (Iliad). Il marquerait aussi une nette montée en gamme d'Orange dans le secteur des médias.
A l'ouverture de la bourse de Paris, les titres TF1 et Bouygues ont pris jusqu'à 4% avant de réduire leurs progressions aux alentours de 1% en milieu de matinée, après les démentis d'Orange et Bouygues.
Un analyste parisien a jugé "faible (la) probabilité de réalisation de cette opération", soulignant que c'est "la convergence fixe-mobile" qui est au cœur de la stratégie d'Orange, et non "la convergence télécoms-média".
Bouygues avait rejeté en juin une offre non-sollicitée à 10 milliards d'euros sur sa filiale Bouygues Telecom présentée par Altice (AS:ATCE), propriété de l'homme d'affaires Patrick Drahi et maison mère de Numericable-SFR.
Le conseil d'administration de Bouygues avait à l'époque invoqué les risques d’exécution d'un rapprochement, en particulier en matière de droit à la concurrence.
Le Premier ministre, Manuel Valls, ainsi que le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, n'avaient alors pas caché leurs réserves sur ce projet qui inquiétait les syndicats.
Un représentant de la CFE-CGE rappelait mardi que son organisation avait appelé dès mai 2014 au rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom, une opération permettant, selon le syndicat, de sauver des emplois dans un secteur bousculé par un nouveau modèle économique.