Pour continuer à développer des services complémentaires au train, comme le wifi dans les gares ou la taxi qui vous attend à la fin de votre voyage, la SNCF, qui ne dispose pas d'une capacité de financement suffisante, se tourne désormais vers des partenaires.
La SNCF, qui ambitionne d'être "le plus numérique des transporteurs", tout en offrant un service porte-à-porte à ses clients, en rénovant ses gares et en y installant des commerces, se trouve face à un problème de taille: "jamais nos moyens financiers ne nous permettront de tout faire", explique son président Guillaume Pepy.
"Les fonds propres, la capacité d'autofinancement que nous avons, nous les consacrons d'abord au train. On bétonne sur la sécurité, la qualité de service, la lutte anti-fraude. On veut mettre nos moyens d'abord là-dessus", affirme-t-il.
Des partenariats ont donc été montés, avec des compagnies de VTC et taxis, avec la société Altibus pour l'acheminement des passagers vers les stations de ski, avec Wattmobile pour les véhicules électriques en libre-service, avec Nomosphère pour le wifi en gares, avec Yamaha pour les fameux pianos installés dans les halls, etc ...
"On investit pas, ou très peu. Tous les nouveaux services sont fondés sur l'idée de partenariat", indique encore le patron du groupe public.
Et de souligner qu'il y a désormais une nouvelle stratégie d'entreprise, "qui est que quand quelqu'un fait quelque chose mieux que nous, on le fait avec lui". "C'est pas du tout culturel dans l'entreprise, où on pense que quand c'est nous qui le faisons, c'est nettement mieux".
- Pas de transfert de valeur -
"Il y a des trucs qu'on fait mieux que d'autres. Genre: le chemin de fer, je pense qu'on le fait plutôt bien. La location de voiture, on pense que les gens savent mieux faire ça que nous, l'auto-partage etc ...", sourit-il.
Avec le service de taxi ou VTC pour se rendre à la gare ou rentrer, IDCab, ce sont presque 10.000 courses qui ont été vendues sur l'été.
"On a mis en place une démarche extrêmement structurée pour répondre à cette demande de mobilité", a souligné la directrice générale de SNCF Voyages Barbara Dalibard.
Et d’expliquer que l'offre est "ouverte à des partenaires parce que la SNCF n'a pas la prétention toute seule de faire tous les derniers kilomètres (jusqu'au domicile, après le trajet en train) en France et ailleurs".
Le pass mobilité, qui doit permettre de réserver, n'importe où en France, un vélo ou une voiture en libre-service, un taxi ou un VTC, sera créée en 2015 sur le même modèle.
De même, la rénovation de la gare de Bordeaux, qui doit être modernisée pour accueillir le TGV en 2017, sera financée à 60% par des fonds privés.
Idem pour les 4 millions d'euros de la rénovation du célèbre restaurant de la gare de Lyon, Le Train Bleu, qui ont été payés "par le partenaire qui l'opère", a souligné la directrice générale des gares, Rachel Picard.
Quant au wifi dans les gares, il est financé par de la publicité, et ne coûte pas un euro à la SNCF.
"Il y a dix ans, on a investi 30 ou 50 millions d'euros pour mettre le wifi dans le TGV Est et Thalys. Aujourd'hui, cet investissement est perdu. On a fait la bêtise de le faire nous-mêmes", commente Guillaume Pepy.
Néanmoins, continue-t-il, "la limite de tout ça, c'est qu'on ne veut pas de transfert de valeur. On ne veut pas être dans la situation où le montage financier fait que la création de valeur va au financeur. On sera très très très attentifs à ça".