News Corp, le groupe de médias de Rupert Murdoch, a annoncé vendredi les derniers détails de sa scission qui isolera ses activités de presse et d'édition, éclaboussées par un scandale d'écoute au Royaume-Uni, de celles plus rentables de télévision et de cinéma.
Le conseil d'administration du groupe a approuvé définitivement l'opération et l'a programmée pour le 28 juin. A cette date, les actionnaires de News Corp recevront une action de la nouvelle société d'édition pour quatre titres détenus actuellement, précise un communiqué.
News Corp avait annoncé en milieu d'année dernière son intention de se scinder mais sans fixer de date précise, se contentant jusqu'alors d'indiquer que l'opération aurait lieu d'ici à la fin juin.
Les actionnaires doivent encore donner leur feu vert lors d'une assemblée générale le 11 juin, mais un vote négatif semble improbable.
"La scission va libérer la véritable valeur des deux sociétés et de leurs actifs distincts", en offrant "des opportunités stratégiques séparées" aux investisseurs et en permettant "une gestion plus ciblée" des deux branches, a commenté M. Murdoch vendredi.
Le nom News Corp sera conservé par la société réunissant l'éditeur Harper Collins et les journaux du groupe. Elle comprend des titres prestigieux comme le Wall Street Journal ou le Times de Londres, mais a été fragilisée par le déclin structurel de la presse écrite et le scandale des écoutes illégales qui a provoqué en 2011 la fermeture du tabloïde News of the World, jusque-là plus gros tirage de la presse britannique.
Acquisitions
"Les défis structurels sont clairs", reconnaît la Deutsche Bank dans une note, soulignant toutefois le "peu de valeur des +actifs à problèmes+" comparé à l'ensemble de la branche d'édition et le fait que "la direction travaille avec diligence pour les revitaliser".
L'Australien Robert Thomson, un proche de la famille Murdoch, doit prendre la direction générale de ce nouveau News Corp. Rupert Murdoch conservera la présidence exécutive du conseil d'administration.
Selon des indications fournies précédemment, cette société, qui affiche un chiffre d'affaires annuel d'environ 9 milliards de dollars mais est déficitaire, débutera son activité avec 2,6 milliards de dollars de liquidités, qui pourraient éventuellement lui servir pour des acquisitions.
Un programme de rachat d'actions d'un volume total de 500 millions de dollars a aussi été annoncé vendredi, sans calendrier précis pour l'instant.
Les actifs nettement plus rentables dans la télévision (le réseau Fox, BSkyB) et les studios de cinéma 20th Century Fox, qui cumulent 23,5 milliards de chiffre d'affaires, prendront pour leur part le nom de 21st Century Fox. Rupert Murdoch compte en rester PDG.
La dernière touche a également été mise vendredi à la composition des deux conseils d'administrations. Parmi les arrivées notables figure, chez 21st Century Fox, Delphine Arnault, directrice générale adjointe de Christian Dior Couture et fille du milliardaire français Bernard Arnault, le patron de LVMH.