par Philip Blenkinsop
BRUXELLES (Reuters) - Trois à quatre semaines sont nécessaires pour déterminer la gravité des cas de COVID-19 causés par le variant Omicron du coronavirus, lequel deviendra majoritaire en Europe d'ici le début d'année 2022, a déclaré mercredi le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe.
Hans Kluge a prévenu dans un entretien à Reuters qu'il fallait que les pays européens se prépare à une "flambée importante" des contaminations alors que le variant Omicron du coronavirus, déjà majoritaire en Grande-Bretagne, au Danemark et au Portugal, devrait selon lui être majoritaire dans l'ensemble de l'Europe d'ici une quinzaine de jours.
"Il n'y a aucun doute sur le fait que l'Europe est de nouveau l'épicentre de la pandémie mondiale", a-t-il déclaré, indiquant que le nombre d'infections était en hausse de 40% sur un an.
"Je suis très préoccupé, mais il n'y a pas de raison de paniquer", a-t-il dit. "La bonne nouvelle est que (...) nous savons quoi faire".
D'après lui, il faut que les populations adoptent une approche de "vaccination et plus", en effectuant un rappel vaccinal mais aussi en portant le masque et en évitant par ailleurs les contacts "non essentiels" pendant les fêtes de fin d'année.
Hans Kluge estime que les pays européens doivent être prêts à mettre en place des mesures sanitaires plus strictes et imposer un confinement seulement en dernier recours, citant les coûts économiques et sociaux d'une telle décision.
Le haut représentant de l'OMS a déclaré que le durée de l'immunité face au COVID-19 conférée par une troisième dose vaccinale n'était pas précisément déterminée.
A propos d'Israël, qui va devenir le premier pays au monde à proposer une quatrième dose de vaccin, il a noté que l'Etat hébreu fut le "premier pays" à lancer sa campagne de vaccination. "Je dirais qu'une quatrième dose en Israël correspond à une troisième dose dans d'autres pays".
Certaines études suggèrent que le variant Omicron provoque des formes de COVID-19 moins graves que le variant Delta, lequel est toujours majoritaire dans la plupart des pays, mais les scientifiques débattent toujours de la dangerosité d'Omicron.
S'exprimant de manière distincte lors d'un point de presse, la responsable technique de l'OMS sur le COVID-19 a indiqué que l'OMS ne disposait pas pour l'heure de suffisamment d'éléments sur Omicron pour déterminer si celui-ci est plus dangereux que Delta, près d'un mois après que l'Afrique du Sud a alerté sur ce nouveau variant.
"Nous avons quelques données suggérant que le taux d'hospitalisation est plus faible", a déclaré Maria van Kerkhove, prévenant toutefois qu'il ne fallait pas tirer de conclusions hâtives des premières données parce que "nous n'avons pas vu assez longtemps ce variant circuler parmi les populations à travers le monde".
(Reportage Philip Blenkinsop; version française Jean Terzian, édité par Matthieu Protard)