Le constructeur automobile japonais Toyota a suspendu jeudi la vente partout dans le monde de la voiture de luxe Lexus GX 460, qu'un magazine américain a accusé d'être dangereuse dans les virages, et a annoncé des tests de sécurité sur tous ses modèles de 4x4.
Le numéro un mondial de l'automobile, qui a récemment dû rappeler près de 9 millions de voitures dans le monde à cause de problèmes d'accélérateur ou de freinage, avait déjà suspendu mardi les ventes aux Etats-Unis et au Canada de la GX 460, un 4x4 de luxe dont le prix démarre à 51.970 dollars (37.500 euros).
"L'entreprise a décidé de suspendre les ventes de ce 4x4 dans le monde entier, c'est à dire aussi en Russie et au Moyen-Orient, après l'Amérique du Nord", a déclaré une porte-parole du groupe japonais, Mieko Iwasaki.
Un magazine de consommateurs américain, Consumer Reports, a recommandé à ses lecteurs de s'abstenir d'acheter la GX 460 en raison d'un "danger pour la sécurité". Selon la revue, qui a effectué des essais sur un circuit, le 4x4 risque de partir en tonneau lorsqu'il prend un virage à vitesse élevée.
Aucun accident n'a toutefois été signalé, a précisé Consumer Reports.
"Nous sommes en train d'analyser le problème. Lorsque ce sera clair, l'entreprise déterminera s'il est nécessaire ou non de rappeler et de réparer les voitures", a expliqué la porte-parole de Toyota.
Elle a précisé que tout propriétaire de l'un des quelque 6.000 4x4 en circulation se verra prêter un autre véhicule s'il se sent inquiet.
La Lexus GX 460 est fabriquée au Japon mais n'est vendue ni dans l'archipel, ni en Europe. Elle doit en principe être lancée en Chine cette année.
Toyota va par ailleurs "tester tous les autres modèles de 4x4, y compris les Land Cruiser, Prado et Rav4" afin de déterminer s'ils présentent un quelconque danger lorsqu'ils prennent un virage à grande vitesse, a ajouté Mme Iwasaki.
La vente de ces modèles ne sera pas interrompue, a-t-elle précisé.
La rapidité de la réaction de Toyota dans cette affaire contraste avec la mollesse et les hésitations qui lui ont été reprochées lors des rappels massifs de voitures en janvier et février. Tirant les leçons de ce fiasco, Toyota a depuis revu de fond en comble sa politique de communication de crise et ses procédures de contrôle de qualité à travers le monde.
A la Bourse de Tokyo, l'action Toyota a terminé la séance de jeudi en baisse de 0,80% à 3.710 yens, sur un marché en hausse de 0,61%.
"Les investisseurs avaient presque fini de digérer les problèmes de rappels de Toyota, mais les dernières nouvelles leur ont coupé l'appétit pour ce titre", a expliqué un courtier cité par Dow Jones Newswires.
L'image de Toyota a particulièrement souffert en Amérique du Nord, où ont eu lieu la grande majorité des rappels.
Le constructeur fait l'objet aux Etats-Unis d'au moins 97 actions en justice en nom collectif pour des cas de décès ou de blessures attribués par les plaignants à des problèmes d'accélération incontrôlée. Au moins 138 autres plaintes en nom collectif ont été déposées par des automobilistes arguant que la crise des défauts a fait baisser la valeur à la revente de leur voiture.
Le ministère américain des Transports compte par ailleurs infliger à Toyota une amende record de 16,4 millions de dollars pour avoir tardé à lui révéler l'existence des défauts techniques.
Par ailleurs, un autre constructeur japonais, Mazda, a annoncé jeudi le rappel d'environ 90.000 voitures compactes de type "Mazda 3" au Japon et en Chine en raison de possibles fuites d'huile.