PARIS (Reuters) - Les gardes à vue de trois personnes interpellées lundi dans le cadre de l'enquête sur un système présumé de fausses factures à l'UMP, dont l'ancien dirigeant de Bygmalion Bastien Millot, se poursuivaient mardi soir, a-t-on appris de source judiciaire.
En revanche, celle d'une quatrième personne, l'ancien comptable de la société de communication Matthieu Fay, a été levée, a-t-on précisé de même source.
Guy Alvès, patron de Bygmalion, et Franck Attal, responsable d'Event & Cie, filiale mise en cause dans ce dossier, sont les deux autres personnes gardées à vue.
Les quatre hommes ont été entendus par des policiers de l'Office central de lutte contre la corruption, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Des perquisitions ont été effectuées lundi.
Le parquet de Paris a demandé en juillet l'ouverture d'une information judiciaire sur ce système présumé de fausses factures mis en place en 2012 par l'UMP et des proches de Nicolas Sarkozy pour couvrir les dépassements de frais de campagne présidentielle de l'ex-chef de l'Etat.
Bastien Millot est un proche de l'ancien président de l'UMP Jean-François Copé, contraint à la démission en mai dernier après des révélations sur ce système par son propre directeur de cabinet, Jérôme Lavrilleux.
Le quotidien Le Monde a rapporté la semaine dernière que Matthieu Fay avait avoué aux enquêteurs, en juin, qu'il avait bien été la cheville ouvrière du système de fausses factures.
"Ce lot de factures, à savoir les factures sous-évaluées relatives aux meetings et les fausses factures, a été envoyé à l'UMP par porteur après le second tour", a-t-il expliqué, selon le journal.
Toujours d'après Le Monde, il a fait état d'un total facturé pour les meetings de près de 19 millions d'euros, alors que ce montant ne devait pas officiellement dépasser 3,4 millions.
(Gregory Blachier, avec Nicolas Bertin, édité par Emmanuel Jarry)