Investing.com - Les risques liés au marché des crypto-monnaies ne cessent d'augmenter à mesure que le secteur se complexifie. Le Conseil de stabilité financière du G20 s'est donc penché sur la question.
Le rapport publié hier a été précédé d'une phase d'analyse de deux ans. La conclusion est que les stablecoins sont loin d'être stables :
"Pas un seul des stablecoins disponibles ne répond actuellement aux normes établies par les banques centrales des plus grandes économies mondiales pour cette catégorie d'actifs numériques. De nombreux stablecoins ne possèdent même pas de mécanisme fiable pour garantir la stabilité des prix promise".
Selon le comité, le plus gros problème est que les détenteurs de stablecoins ne peuvent pas les échanger directement auprès de l'émetteur contre la valeur promise. Au lieu de cela, ils sont obligés de les vendre sur des bourses où les prix sont basés sur la loi de l'offre et de la demande. Cela s'accompagne de grands doutes quant à la possibilité de maintenir les prix visés en cas de stress croissant sur le marché :
"La plupart des stablecoins permettent des activités d'arbitrage de la part des acteurs du marché et dépendent dans une large mesure de ces derniers. On ne voit pas bien comment cela fonctionnerait dans des conditions financières défavorables, ce qui soulève des questions sur l'efficacité des mécanismes de stabilisation dans le soutien d'un prix stable à tout moment".
Cela signifie que les crypto-monnayeurs prennent des risques accrus lorsqu'ils conservent leur capital en stablecoins entre la vente et l'achat de crypto-monnaies. Cette approche est populaire pour de nombreuses raisons. Ils pensent ainsi pouvoir éviter les frais de conversion des monnaies fiduciaires et les problèmes fiscaux sans risque.
L'impact du rapport du Conseil de stabilité financière du G20 est incertain. Un délai de commentaires a été accordé jusqu'au 15 décembre et ce n'est qu'au milieu de l'année 2023 qu'une version définitive avec des recommandations non contraignantes devrait être disponible.
Par Marco Oehrl