PARIS (Reuters) - Plus de 10 millions de salariés du secteur privé bénéficient désormais du dispositif de chômage partiel mis en place en France dans le cadre des mesures de soutien à l'économie dans le contexte de crise liée à l'épidémie de nouveau coronavirus, qui a également entraîné une chute des embauches dans le privé.
"Ce matin en France, il y a 10.200.000 salariés du secteur privé (...) qui sont au chômage partiel", a déclaré Muriel Pénicaud sur BFM Business.
"C'est plus d'un salarié sur deux et c'est six entreprises sur dix (...) parce que c'est plus de 820.000 entreprises" qui ont recours à ce dispositif, a-t-elle ajouté.
"C'est considérable", a souligné la ministre.
Autre indicateur de l'impact de la crise sanitaire en cours sur le marché du travail en France, les embauches dans le secteur privé ont connu une baisse mensuelle historique au mois de mars, marqué par l'instauration du confinement obligatoire le 17 mars.
Selon les données publiées mercredi par l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), le nombre de déclarations d'embauche de plus d'un mois dans le secteur privé, hors intérim, a plongé de 22,6% le mois dernier (après un recul de 0,5% en février),
Le recul des embauches s'établit à 19,3% sur trois mois et atteint 23,0% sur un an, précise l'Acoss.
Sur l'ensemble du premier trimestre, les déclarations d'embauche de plus d'un mois affichent une contraction de 5,6% (contre une baisse de 1,8% sur les trois derniers mois de 2019).
Ce recul s'est manifesté dans l'ensemble des secteurs d'activités, qu'il s'agisse du tertiaire (-5,8%), du BTP (-5,0%) ou de l'industrie (-3,4%).
Alors que le plan de soutien à l'économie française permet également aux entreprises de demander des reports d'échéances sociales et fiscales, le taux d'impayés hors taxations d’office des entreprises de 10 salariés ou plus "connaît une explosion sans précédent directement liée à la crise sanitaire du COVID-19", souligne l'Acoss.
La part des cotisations sociales déclarées mais restant à recouvrer à fin mars s'est ainsi établie à 15,82% le mois dernier, contre 0,71% en février.
(Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)