par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le rouge vendredi, ce qui pèse sur les Bourses européennes à mi-séance, les investisseurs hésitant à prolonger le rebond des derniers jours dans l'attente de nouveaux éléments sur les négociations commerciales entre Pékin et Washington.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de l'ordre de 0,1% à 0,2%, alors que la Bourse de New-York a enchaîné cinq séances consécutives de hausse. À Paris, le CAC 40 recule de 0,52% à 4.780,76 vers 12h45 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,44% et à Londres, le FTSE cède 0,21%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 se replie de 0,06%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,23% et le Stoxx 600 laisse 0,05%.
Les marchés d'actions européens ont enregistré un net rebond depuis une semaine, avec un gain de plus de 4% pour le Stoxx 600 en six séances, "et maintenant ils semblent reprendre leur souffle", pointe David Madden, analyste marchés chez CMC Markets.
"Il semble que les traders attendent des nouvelles supplémentaires concernant la relation entre les Etats-Unis et la Chine avant d'entamer leur prochain mouvement".
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a annoncé jeudi qu'il était très probable que le vice-Premier ministre chinois, Liu He, se rende à Washington d'ici à la fin du mois, laissant ainsi entendre que les pourparlers sur le commerce devraient se poursuivre entre des responsables de haut rang.
Cette annonce intervient après trois jours de négociations entre représentants américains et chinois à Pékin, dont la teneur a été saluée jeudi par Donald Trump, mais qui ont laissé les investisseurs sur leur faim.
La patience promise plusieurs fois par Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, pour la conduite de la politique monétaire constitue un autre facteur de soutien aux marchés d'actions, tout en pénalisant nettement le dollar.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Le secteur automobile (-1,52%) reste délaissé par les investisseurs, avec de forts replis pour les équipementiers automobiles français Faurecia (PA:EPED) (-3,93%) et Valeo (PA:VLOF) (-6,64%).
Renault (PA:RENA) recule de 3,25%, pénalisé en outre par les diverses annonces concernant son PDG, Carlos Ghosn, visé par deux nouvelles inculpations du parquet de Tokyo et qui risque 15 ans de prison.
De nombreux changements de recommandation animent par ailleurs la cote à Paris: Hermès (PA:HRMS) (+1,16%) est en tête du CAC 40 après un relèvement du conseil de Credit Suisse à "surperformance" tandis que Suez (PA:SEVI) et Veolia (PA:VIE) reculent respectivement de 3,15% et de 2,88% après les dégradations de Société générale (PA:SOGN).
Ailleurs en Europe, le titre Altice (AS:ATCA) gagne 1,56%, après avoir pris jusqu'à 6% dans les premiers échanges, et Iliad (PA:ILD) prend 0,69% à la suite de la publication d'un article relançant les spéculations de consolidation du marché des télécoms en France.
TAUX La séance sur le marché obligataire est marquée par un net repli des rendements d'emprunts d'Etat italiens après le succès d'une adjudication d'obligations d'un montant de 6,5 milliards d'euros vendredi.
Le rendement du BTP italien à dix ans recule de plus de cinq points de base, à 2,841%. Il avait atteint un pic à 3,783% en octobre, au plus fort des tensions sur le projet de budget de Rome pour 2019.
La semaine a globalement été très active en termes d'adjudications en Europe, avec pas moins de 35 milliards d'euros de dettes émises par les gouvernements de la zone euro, selon Commerzbank (DE:CBKG), ce qui constitue le volume hebdomadaire le plus important enregistré en trois ans.
Aux Etats-Unis, le pause à Wall Street favorise un retour sur les Treasuries, le rendement du dix ans américain revenant à 2,71%.
CHANGES
Le dollar recule de 0,31% face à un panier de devises de référence, de nouveau affaibli par les commentaires du président de Jerome Powell. Il évolue non loin d'un plus bas de trois mois touché jeudi.
Ce repli du billet vert profite à l'euro qui remonte vers 1,1530 dollar après un pic de près de trois mois jeudi à 1,1570.
La livre sterling bénéfice aussi du repli du dollar contre lequel elle gagne 0,5%, favorisée en outre par un article de presse évoquant un possible report recherché par le gouvernement britannique de la date de sortie programmée du Royaume-Uni de l'Union européenne, fixée au 29 mars.
Une porte-parole de la Première ministre Theresa May a démenti cette information, ce qui a éloigné la livre sterling de ses plus hauts du jour.
De son côté, le yuan a atteint face au dollar son plus haut niveau depuis fin juillet grâce, notamment, aux espoirs de progrès dans les négociations américano-chinoises.
Le billet vert pourrait réagir à la publication à 13h30 GMT des chiffres mensuels des prix à la consommation en décembre aux Etats-Unis. Le consensus Reuters les attend en hausse de 1,9% sur un an, contre +2,2% à fin novembre.
PÉTROLE
Les avancées dans les négociations commerciales entre Pékin et Washington, et la réduction de production opérée par l'Opep, soutiennent toujours les cours du pétrole, en passe de gagner entre 8% et 10% sur la semaine.
Le baril de Brent gagne 0,3% à 61,85 dollars et celui du brut léger américain (WTI) prend 0,5% à 52,86 dollars.
(Avec Virginia Furness, édité par)