PARIS (Reuters) - Une coalition d'ONG dont des représentants de peuples autochtones du Brésil et de Colombie a engagé mercredi des poursuites devant la justice française contre Casino pour la vente par le groupe de viande de boeuf issue d'élevages en Amazonie, dont certains sont accusés de favoriser la déforestation, a-t-on appris auprès de ces ONG.
C'est la première fois qu'une chaîne de supermarchés française est poursuivie en justice pour déforestation, accaparement de terres et perte de moyens de subsistance à l'appui d'une loi de 2017 qui exige des entreprises françaises de se garder de toute violation des droits de l'homme et de l'environnement dans leurs chaînes d'approvisionnement.
Le groupe contrôle le premier distributeur alimentaire du Brésil, Grupo Pao de Acucar (GPA), propriétaire lui-même du distributeur colombien Almacenes Exito.
Le Brésil est le deuxième marché de Casino après la France. Les activités sud-américaines du groupe ont représenté en 2020 46% du total de son chiffre d'affaires.
Sollicité, Casino a dit ne pas vouloir commenter une procédure en cours.
"Notre filiale brésilienne GPA déploie une politique systématique et particulièrement rigoureuse de contrôle de l’origine de la viande bovine livrée par ses fournisseurs", a cependant indiqué le groupe.
"Le groupe Casino, au travers de ses filiales en Amérique Latine, lutte activement, et depuis plusieurs années, contre la déforestation liée à l’élevage bovin au Brésil et en Colombie, et ce, en prenant en compte la complexité des chaînes d’approvisionnement", a ajouté le groupe, soulignant par ailleurs qu'il ne vendait pas de viande brésilienne en France.
(Richard Lough et Dominique Vidalon; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)