PARIS (Reuters) - Le délégué général de La République en marche (LaRem), Stanislas Guerini, a estimé dimanche que le temps était à l'unité face aux dissensions dans son parti qui pourraient conduire à la création d'un nouveau groupe à l'Assemblée, faisant perdre à LaRem la majorité absolue.
Selon des sources parlementaires, ce nouveau groupe d'une vingtaine d'élus devrait voir le jour cette semaine et compter en son sein au moins cinq élus du groupe LaRem, qui compterait alors moins de 289 députés, la limite pour la majorité absolue.
Aurélien Taché, figure de l'aile gauche de LaRem, vient par ailleurs d'annoncer son départ du parti présidentiel, dont le groupe à l'Assemblée nationale a perdu 18 membres depuis le début de la législature il y a trois ans.
"Ce n'est pas le moment de nous diviser. C'est cet appel à la responsabilité que je veux lancer ce matin", a déclaré Stanislas Guerini sur France 3.
Il a estimé que la création d'un nouveau groupe serait un "contre-temps polique" par rapport à la situation sanitaire du pays qui lutte pour enrayer l'épidémie de coronavirus.
"(...) Nous sommes en train de bâtir la ligne politique pour l'après. C'est maintenant qu'il faut se retrousser les manches, travailler ensemble, réfléchir, y compris d'avoir des désaccords (...)", a-t-il dit.
Aurélien Taché pourrait rejoindre le neuvième groupe de l'Assemblée actuellement en cours de constitution.
"En 2017, j'ai quitté le Parti socialiste parce qu'il n'était pas capable de dépasser ses frontières. Aujourd'hui je quitte LaRem exactement pour les même raisons", a dit l'élu du Val-d'Oise dans le Journal du dimanche.
Baptisé "Ecologie démocratie solidarité", le nouveau groupe entend peser sur la fin du quinquennat et la préparation de l'élection présidentielle de 2022.
"On est dans un moment politique qui prépare les quatre ou cinq années qui viennent, voire davantage. Une reconstruction s'impose", a dit à Reuters l'un de ses futurs membres sous couvert d'anonymat.
Les anciens députés LaRem Matthieu Orphelin, Sébastien Nadot, Cédric Villani et Paula Forteza devraient faire partie de ce nouveau groupe à vocation sociale et écologique.
Il n'aura numériquement qu'un poids relatif face aux 73 députés que comptent les deux groupes de centre-droit alliés de la majorité au Palais-Bourbon, MoDem et Agir.
"En rien, cela n'empêchera le projet présidentiel", a souligné sur Europe 1 le ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie. "La majorité présidentielle à l'Assemblée nationale perdure", a-t-il ajouté.
(Gwénaëlle Barzic et Elizabeth Pineau)