Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a officialisé dimanche que la France avait retenu les prévisions de croissance de son économie avancées par Bruxelles pour 2013 (+0,1%) et 2014 (+1,2%), soit nettement moins que ses prévisions initiales.
"Les chiffres que nous allons envoyer au Conseil des finances publiques sont, en réalité, les chiffres de la Commission" européenne même si "je souhaite que ce soit plus", a expliqué M. Moscovici au Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien/iTélé.
Pour 2015, "je pense", a-t-il dit, "que la croissance française va retrouver un rythme de croisière qui lui permettra de créer des emplois" avec 2% de croissance, conforme aux prévisions du gouvernement.
Bercy avait calé le budget 2013 du pays sur la base d'une progression de 0,8% du produit intérieur brut et espérait +2,0% en 2014. S'agissant des finances publiques, le déficit public pour 2013 sera annoncé à 3,7% du PIB et "nous reportons l'objectif de 3% à 2014", a également indiqué le ministre.
Le gouvernement a déjà abandonné il y a plus d'un mois l'espoir de réduire les déficits de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales à 3% du produit intérieur brut dès cette année comme il s'y était engagé vis-à-vis de ses partenaires européens.
Il négocie actuellement ce délai d'un an avec la Commission européenne mais Bruxelles réclame en échange que le déficit public s'établisse "nettement en dessous de 3%" en 2014. Ces chiffres de croissance pour 2013, 2014 et 2015 seront soumis la semaine prochaine au Haut Conseil des finances publiques qui rendra son avis dans la foulée, a détaillé Pierre Moscovici.
La semaine suivante, "je donnerai le programme de stabilité au Parlement et enfin, après un débat du Parlement et des deux Chambres, je le donnerai à la Commission européenne", a-t-il ajouté.