L'Irlande a enregistré au deuxième trimestre une croissance quasi insolente comparée à celle de ses partenaires européens, confirmant le rebond de son économie après une grave crise financière et budgétaire qui avait obligé Dublin à appeler à l'aide.
Selon des statistiques officielles publiées jeudi, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 1,6% au deuxième trimestre par rapport au précédent, après avoir renoué avec la croissance au début de l'année.
L'Office central des statistiques (CSO) a du même coup révisé à la hausse la croissance du 1er trimestre, porté à 1,9% contre 1,3% dans la précédente estimation.
Alors que les autres pays européens revoient leurs prévisions de croissance à la baisse les uns après les autres, l'Irlande fait au contraire mieux qu'attendu.
Les chiffres de jeudi "confirment que l'Irlande est en bien meilleure posture que la Grèce et le Portugal", deux autres pays ayant également reçu une aide internationale massive, ont estimé les analystes du cabinet Capital Economics.
Ils ont aussi tenu à souligner qu'"étant donné les perspectives de l'économie mondiale, les problèmes sont loin d'être réglés".
Le CSO a estimé que la performance était largement imputable à la hausse des exportations alors que la demande intérieure reste atone, signe d'une fragilité persistante.
Le produit national brut (PNB), mesure de l'activité économique jugée plus fidèle que le PIB par les autorités car il exclut les bénéfices réalisés par les très nombreuses entreprises étrangères installées dans l'île, a augmenté de son côté de 1,1% au deuxième trimestre. Il avait au contraire chuté de 3% au trimestre précédent (chiffre révisé).
Le PIB irlandais avait enregistré un recul de 1% en 2010, après avoir chuté de 3,5% en 2008 et de 7,6% en 2009.
Les projections officielles pour l'ensemble de 2011, qui datent de plusieurs mois, restent néanmoins très prudentes (+0,9% selon la banque centrale).
L'Irlande semble en tout cas tirer profit du plan d'aide de 85 milliards d'euros qu'elle a conclu il y a près d'un an avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour l'aider à combler un déficit public abyssal provoqué par le naufrage de son secteur bancaire.
Une mission du FMI et des autorités européennes avait adressé en juillet son troisième satisfecit en quatre mois au gouvernement, jugeant que le programme de redressement du pays était en bonne voie et "bien financé".
"La poursuite d'une telle politique sera importante pour limiter d'éventuels effets de contagion" de la crise de la dette en zone euro, avaient néanmoins souligné les experts de cette mission.
Signe de détente des marchés à l'égard de l'Irlande, le taux de ses obligations à 10 ans se situe actuellement aux alentours de 8,5% alors qu'il était supérieur à 13% en juillet.