PARIS (Reuters) - Le député européen Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a été mis en examen lundi, pour complicité d'escroquerie notamment, dans l'affaire Bygmalion, a-t-on appris de source judiciaire.
L'élu, dont l'immunité a été levée le 19 mai par le Parlement européen, est mis en examen pour recel d'abus de confiance, complicité d'escroquerie, complicité de financement illégal de campagne électorale et usage de faux.
Il a été placé sous contrôle judiciaire.
"J'ai consacré tout le temps qu'il fallait à répondre à toutes les questions d'un juge d'instruction qui semble particulièrement au fait de son dossier", a déclaré Jérôme Lavrilleux à la presse à l'issue de son audition.
"Le juge a estimé sans doute qu'au bout de six heures d'audition, on pouvait arrêter là et que maintenant la procédure va continuer à prospérer. Je suis à la disposition de la justice à chaque fois qu'elle l'estimera nécessaire", a-t-il ajouté.
L'affaire Bygmalion porte sur un système présumé de fausses factures destiné à masquer des dépassements de dépenses durant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.
Jérôme Lavrilleux, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé quand celui-ci présidait l'ex-UMP, est à l'origine des révélations sur ce dossier.
Il a affirmé que la décision de mettre en place une double comptabilité avait été prise par d'autres responsables de l'UMP - devenue Les Républicains - et la société Bygmalion.
Il a dédouané Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy, qui nient avoir eu connaissance de ce système présumé.
Trois anciens responsables de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ont été mis en examen début avril dans ce dossier : l'ex-préfet de Lozère Guillaume Lambert, le député Philippe Briand, qui était trésorier de la campagne, et l'avocat Philippe Blanchetier, conseiller juridique.
Trois ex-cadres du principal parti de droite - l'ancien directeur général Eric Cesari, l'ancien directeur de la communication Pierre Chassat et Fabienne Liadzé, ex-directrice des affaires financières - et quatre anciens cadres de Bygmalion -Bastien Millot, Guy Alvès, Franck Attal et Sébastien Borivent - ont également été mis en examen.
L'enquête des juges, initialement ouverte pour faux, usage de faux, abus de confiance, tentative d'escroquerie et complicité et recel de ces délits, a été étendue fin novembre au délit de financement illégal de campagne électorale.
(Chine Labbé, édité par Sophie Louet)