Secouée par le scandale du Libor et d'autres affaires, la banque britannique Barclays a définitivement tourné la page de l'ère Bob Diamond, son ancien directeur général, avec le départ du flamboyant patron de sa division de banque d'investissement, Rich Ricci.
"A la suite de la publication le 12 février de sa revue stratégique, la banque a annoncé aujourd'hui des changements au sein de la direction de la banque de financement et d'investissement (CIB), de la gestion de fortune et de la division américaine de Barclays", a indiqué jeudi Barclays dans un communiqué.
M. Ricci quittera le groupe le 30 juin après avoir été remplacé dès le 1er mai à la tête de la banque de financement et d'investissement par Eric Bommensath et Tom King, a précisé Barclays.
Connu pour ses costumes trois-pièces et son chapeau de feutre, Rich Ricci, qui possède des chevaux de course, est dépeint par une partie de la presse comme l'un des symboles des excès de la finance britannique. Un "fat cat" de la City comme on les appelle dans le pays, qui avait d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre pour avoir appelé l'un de ses chevaux "Fat cat in the hat".
Son gain de 18 millions de livres grâce à la vente d'actions Barclays a aussi suscité des critiques récemment.
Travaillant pour Barclays depuis dix neuf ans, il avait été le bras-droit de Bob Diamond, le directeur général du groupe emporté l'an dernier par le scandale de la manipulation du taux interbancaire Libor.
Il avait forgé avec lui le succès de la banque d'investissement, vache à lait de Barclays avant que ses excès ne soient révélés et ne coûtent cher au groupe qui a fini l'année 2012 sur une perte nette de 1,04 milliard de livres à cause des scandales.
Le Libor a coûté à Barclays 290 millions de livres d'amendes pour mettre fin aux enquêtes des régulateurs britannique et américain.
Secouée par ce scandale, qui avait décapité l'été dernier la direction de la banque en entraînant également la démission du président et du directeur des opérations, ainsi que par d'autres affaires concernant des ventes abusives de produits financiers, Barclays s'est donné pour priorité de restaurer son image.
Une tâche à laquelle s'attelle son nouveau directeur général, Antony Jenkins. Il a présenté le 12 février un plan stratégique prévoyant au moins 3.700 suppressions d'emplois cette année et la remise à plat des activités, et a demandé aux employés de se comporter de manière éthique ou de quitter l'entreprise.
"Depuis que je suis devenu directeur général, j'ai porté une grande attention à restructurer et améliorer la façon dont la banque est dirigée tout en renforçant les contrôles", a déclaré M. Jenkins, cité dans le communiqué.
"Les changements d'aujourd'hui sont un nouveau pas dans cette direction", a-t-il ajouté.
"Nous sommes très reconnaissants envers Rich pour sa contribution majeure à l'égard de Barclays durant les 19 dernières années, une période durant laquelle il a joué un rôle significatif dans le succès qu'est aujourd'hui notre banque d'investissement", a-t-il encore dit.
Outre le départ de M. Ricci, Barclays a annoncé celui du directeur général de la division gestion de fortune et président exécutif de la division américaine de Barclays, Tom Kalaris.
Il quittera également Barclays le 30 juin et sera remplacé à la tête de la gestion de fortune par Peter Horrell et à la tête de la division américaine par Skip McGee.
Barclays s'était également séparé en février de son directeur financier Chris Lucas et de son directeur juridique Mark Harding.
A la Bourse de Londres, le titre Barclays évoluait en baisse de 0,67% à 288,3 pence, vers 11H30 GMT, dans un marché en hausse de 0,42%.