Le producteur canadien d'hydrocarbures Suncor a annoncé mardi la suppression de 1.000 emplois afin de réduire ses coûts d'exploitation de 600 à 800 millions de dollars sur deux ans pour compenser le plongeon des cours du pétrole.
Spécialisée dans l'exploitation des sables bitumineux, dans l'ouest canadien, Suncor a prévu de réduire d'un milliard de dollars ses investissements.
Cette restructuration est dictée par la chute du cours du brut sur les marchés mondiaux. Le baril de pétrole est tombé à 45,89 dollars à New York mardi, son plus bas niveau depuis mars 2009.
"Dans le contexte actuel de faible prix du brut, il est essentiel de redoubler d'efforts", a estimé dans un communiqué le PDG de Suncor, Steve Williams.
Cette annonce fait suite à la décision prise à la fin de la semaine dernière par Shell de licencier environ 10% de ses 3.000 travailleurs affectés à deux gisements de sables bitumineux, en Alberta (ouest).
Troisièmes réserves mondiales d'or noir, les sables bitumeux canadiens sont particulièrement chers et polluants à extraire, et la dégringolade des cours du brut a rendu nettement moins rentable leur exploitation pour les groupes pétroliers.
Suncor a ainsi notamment décidé de geler l'expansion prévue de deux gisements albertains, MacKay River et White Rose.
"Les budgets affectant la sécurité, la fiabilité et la performance environnementale de la société sont expressément exclus du programme de réduction des coûts", a-t-il été assuré.
Les 1.000 suppressions de postes affecteront "principalement des travailleurs contractuels, puis certains employés", a noté Suncor, prévoyant également un "gel" des embauches.
Au troisième trimestre 2014, Suncor avait dégagé un bénéfice net de 919 millions de dollars canadiens, en repli de 43% sur la même période un an plus tôt. Dans le même temps, la production totale de pétrole avait ralenti de 12%.