Le groupe chinois Fosun et ses partenaires ont confirmé mardi dans un communiqué leur intention de retirer Club Méditerranée de la cote après le succès de leur Offre publique d'achat (OPA) sur le groupe.
A l'issue de l'opération, la plus longue OPA de l'histoire de la Bourse de Paris, le consortium Gaillon Invest II détient environ 36,48 millions d'actions soit 98,29% du capital et 96,40% des droits de vote du groupe de tourisme français, selon une publication de l'Autorité des marchés financiers (AMF) mardi.
Le consortium détient par ailleurs 4.782 des obligations convertibles en actions (Oceanes) soit 25% des Oceanes en circulation.
Gaillon Invest II demandera un retrait obligatoire des actions et obligations convertibles Oceanes résiduelles "dans les dix jours", pour le même prix que celui de l'OPA en surenchère, "soit 24,60 euros par action et 25,98 euros par OCEANE", selon le communiqué.
"Je me réjouis de ce succès qui va permettre au Club Med de se tourner à nouveau vers l’avenir, de relancer les projets suspendus pendant cette longue OPA et d’écrire ainsi une nouvelle page de la belle histoire du Club Méditerranée", a réagi Henri Giscard d'Estaing, patron de Club Méd et président de Gaillon Invest II, dans un communiqué distinct.
"Nous avons la chance de bénéficier de l’actionnariat engagé et de long terme de Fosun et de ses partenaires pour accélérer le développement dans les pays à forte croissance, dont la Chine, premier marché touristique au monde. Mais aussi pour continuer à gagner des parts de marché en France et en Europe, a-t-il ajouté.
Ouverte fin mai 2013, l'OPA avait été une nouvelle fois prolongée de 10 jours, entre le 20 février, date de la clôture provisoire de l'offre au terme de laquelle Fosun et ses alliés détenaient 92,81% du capital de la célèbre marque au trident, et le 5 mars inclus.
Ce dispositif donnait une dernière chance aux petits actionnaires de céder leurs titres en profitant des conditions de l'offre, qui valorise Club Med à 939 millions d'euros, en proposant 24,60 euros par action et 25,98 euros par obligation Océane.
Il devait également permettre à Fosun d'obtenir 95% des droits de vote et du capital du Club, necessaire pour pouvoir mettre en oeuvre le retrait de la cote.
Fin janvier, le groupe chinois n'avait pas exclu de faire sortir le Club de la Bourse de Paris si l'OPA était couronnée de succès. Mais il envisageait aussi un retour en Bourse ultérieur sur plusieurs places, à Paris, Hong Kong ou Shanghai, voire Sao Paulo, pour "coller" aux marchés touristiques en croissance.
Près de deux ans après son lancement fin mai 2013, la plus longue OPA de l'histoire de la Bourse de Paris trouve enfin son épilogue.
Son résultat entérine définitivement le passage sous pavillon chinois du Club Méditerranée.
Fosun, dirigé par le milliardaire Guo Guangchang, aura été tenace, surmontant une année de tracas judiciaires en 2013-2014 liés à des recours d'actionnaires minoritaires, puis six mois de bras de fer avec l'Italien Bonomi jusqu'à ce que celui-ci jette l'éponge le 2 janvier.
L'OPA pilotée par Fosun est chinoise à 91%, avec en soutien la société française d'investissement Ardian à hauteur de 5,8% et le management du Club Med pour 2,9%, son PDG Henri Giscard d'Estaing en tête.