par Francesco Guarascio et Renee Maltezou
BRUXELLES/ATHENES (Reuters) - Les négociations entre la Grèce et ses créanciers sur un troisième programme de renflouement ont débuté lundi à Athènes mais les créanciers ont dit attendre que les réformes soient toutes traduites dans la loi avant que les premiers prêts soient accordés.
Le Parlement grec a déjà voté les 16 et 23 juillet deux trains de réformes réclamées par les créanciers comme préalable à l'ouverture des négociations. Celles-ci portent sur un troisième prêt à la Grèce qui pourrait atteindre 86 milliards d'euros sur trois ans.
"Les équipes des institutions sont déjà sur le terrain à Athènes et le travail débute à l'heure où nous parlons. Le travail débute, ce qui signifie que les institutions parlent aux autorités grecques", a dit une porte-parole de la CE.
Les discussions devaient démarrer vendredi dernier mais elles ont été retardées de plusieurs jours par des questions de logistique et de sécurité.
"Les négociations (...) devraient progresser aussi vite que possible", a ajouté la porte-parole de la Commission Mina Andreeva, lors d'un point de presse.
Les institutions participant aux négociations sont la Commission européenne (CE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), ainsi que le fonds de renflouement de la zone euro, le MES (Mécanisme européen de stabilité).
De sources européennes, on indique que les chefs de mission de la Commission européenne et de la BCE sont déjà sur le terrain et que le nouveau chef de mission du FMI devrait arriver d'ici vendredi dans la capitale grecque pour avoir des discussions au niveau politique.
LA QUESTION DE LA DETTE
Selon la porte-parole de la CE, la Grèce a dans l'ensemble respecté ses promesses faites au sommet de la zone euro le 13 juillet en ce qui concerne le fait de lancer les réformes avant d'ouvrir les négociations, mais d'autres efforts sont attendus, a-t-elle ajouté.
"Des réformes supplémentaires sont attendues des autorités grecques pour permettre un débours rapide dans le cadre du MES", a déclaré la porte-parole de la CE. "C'est également ce qui est en cours de discussion actuellement".
Les banques grecques ont rouvert mais le contrôle des capitaux reste en vigueur. Certains se demandent aussi si la Grèce peut encore supporter de nouvelles mesures d'austérité après une récession de six ans qui a amputé son produit intérieur brut (PIB) d'un quart et fait grimper le chômage à plus de 25% de la population active.
Parmi les réformes qu'il reste à mettre en oeuvre, figurent la limitation des cas de retraite anticipée et une modification de la fiscalité des professions agricoles de façon à améliorer la collecte de l'impôt pour l'Etat grec. Ces réformes devraient entrer en vigueur d'ici la mi-août, dit-on de source proche des discussions.
Les négociations ne porteront pas seulement sur le programme de réformes que la Grèce doit mettre en oeuvre pour recevoir des tranches d'aide pour assurer le service de sa dette et recapitaliser ses banques, mais aussi sur la dette en tant que telle.
Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a déclaré au quotidien Le Monde que ce n'était plus la question de la restructuration de la dette que se posait la zone euro mais plutôt la meilleure façon de procéder à cette restructuration.
Tous les pays de la zone euro veulent que la Grèce conserve la monnaie unique et ils sont prêt à faire un "effort sans précédent" de solidarité financière pour peu que la Grèce continue à mener ses réformes, a dit le Français au quotidien du soir.
(Avec Alexander Saeedy et Philip Blenkinsop à Bruxelles, Leigh Thomas à Paris; Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)