PEKIN (Reuters) - La production industrielle et l'investissement ont augmenté moins qu'attendu en Chine au mois d'août, ce qui conforte les anticipations de ralentissement de la deuxième économie mondiale.
Après les chiffres jugés décevants du commerce et de l'inflation, il est probable que la croissance économique chinoise tombe à moins de 7% au troisième trimestre, comme l'anticipent les spécialistes et les marchés boursiers.
Zhou Hao, économiste à la Commerzbank (XETRA:CBKG) à Singapour, figure parmi eux. "Le rythme du ralentissement dans les investissements est relativement rapide, plombé par l'immobilier, tandis que le secteur industriel reste mou", commente-t-il.
Il estime que l'économie chinoise est "très faible" et n'exclut pas que la banque centrale annonce une nouvelle baisse des taux d'intérêt.
De fait, les investissements, un des moteurs de la croissance, ont tendance à ralentir. Ils ont augmenté de 10,9% sur les huit premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2014 alors que leur hausse était de 11,2% sur la période janvier-juillet, d'après les données du Bureau national des statistiques publiées dimanche.
Les analystes interrogés par Reuters anticipaient une croissance quasiment maintenue à 11,1%.
CONTRADICTION
La production industrielle a été elle aussi plus faible que prévu avec une hausse de 6,1% en août sur un an. Les marchés anticipaient une augmentation de 6,4%, contre +6% en juillet
La production d'électricité n'a pour sa part augmenté que de 1% en août sur un an.
Les ventes au détail ont en revanche été supérieures aux attentes, avec un bond de 10,8% en août sur un an, alors que le marché tablait sur un bond de 10,5%, comme en juillet.
Ce chiffre semble toutefois en contradiction avec les dernières informations émanant des sociétés chinoises et étrangères. Ainsi, le géant de l'e-commerce Alibaba, a abaissé mardi sa prévision de chiffre d'affaires, signalant ainsi l'atonie de la consommation.
Les ventes de véhicules on reculé de 3% en août sur un an, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles.
Les données publiées la semaine dernière montrent que les industriels chinois ont baissé leurs prix d'une ampleur sans précédent depuis six ans, face au recul des prix des matières premières et au ralentissement de la demande.
Le dévaluation surprise du yuan le mois dernier et le plongeon des marchés boursiers depuis juin ont alimenté les craintes de nouveaux chocs économiques bien que le Premier ministre Li Keqiang se soit employé à se montrer rassurant ces derniers jours.
Pour soutenir la croissance, la banque centrale chinoise a abaissé ses taux d'intérêt par cinq fois depuis novembre 2014, tout en assouplissant à plusieurs reprises la réglementation en ce qui concerne les réserves des banques.
Pour l'ensemble de 2015, le gouvernement anticipe une croissance du produit intérieur brut (PIB) d'environ 7%.
(Meng Meng et Kevin Yao; Danielle Rouquié pour le service français)