PARIS (Reuters) - A part une Bourse de Londres soutenue par les annonces de la Banque d'Angleterre (BoE), les places européennes creusent leurs pertes mardi à la mi-séance, les investisseurs étant rattrapés par toute une série d'inquiétudes après la vive hausse de la semaine dernière : le Brexit et ses conséquences, les banques italiennes ou encore la conjoncture économique chinoise.
Dans ce contexte, après un long week-end de trois jours pour cause de fête nationale aux Etats-Unis, Wall Street, qui reste sur une série de quatre hausses de suite, est attendue en repli d'environ 0,4%, selon les futures sur indices.
À Paris, le CAC 40 perd 1,29% (-54,81 points) à 4.180,05 points vers 11h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,41% mais, à Londres, le FTSE progresse de 0,44%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 1,09% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,19%.
Alors qu'elle était dans le rouge comme ses homologues européennes, la place de Londres s'est retournée à la hausse après que la BoE à dévoilé des mesures pour inciter les banques britanniques à continuer à distribuer du crédit dans la période "difficile" qui s'annonce après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne.
Mark Carney, le gouverneur de la BoE, qui avait évoqué en fin de semaine dernière de vraisemblables mesures de soutien de l'institut d'émission pour aider l'économie à encaisser le choc du "Brexit", a dit que la BoE exploiterait au maximum sa marge de manoeuvre pour atténuer les conséquences du vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne.
Les annonces de la BoE ont un temps fait perdre plus de 1% à la livre par rapport au dollar, la devise britannique ayant touché dans la matinée un nouveau creux de 31 ans face au billet vert. Elle a ensuite effacé une partie de ses pertes mais recule toujours de 1%, notamment plombée par un indicateur montrant un ralentissement de la croissance du secteur privé en juin en Grande-Bretagne.
Les enquêtes PMI suggèrent un léger tassement de la croissance en Allemagne, mais qui reste à un niveau relativement élevé, tandis que, en France, le secteur privé est retombé en légère contraction.
Ces données plutôt mitigées viennent s'ajouter à l'impact négatif de l'indice PMI composite chinois, qui englobe aussi bien le secteur des services que le secteur manufacturier et qui est tombé à un creux de quatre mois, à 50,3, soit juste au-dessus de la barre des 50 séparant croissance et contraction d'une activité.
Les valeurs liées aux matières premières, dont la Chine est un grand consommateur, reculent de ce fait de 1,70%. Mais les principales baisses sectorielles sont le fait des services financiers (-2,79%), des assurances (-2,83%) ou encore des foncières (-1,96%), en raison notamment des craintes des conséquences du Brexit sur l'immobilier commercial en Grande-Bretagne, surtout à Londres.
Le secteur bancaire est l'un de ceux qui accuse les baisses les moins marquées, avec un recul de 0,69%, en raison notamment du rebond des valeurs bancaires italiennes (+2,63%), cinq d'entre elles réalisant les cinq plus fortes hausses de l'indice Stoxx 600.
Leurs cours restent cependant inférieurs de 30% au niveau d'avant le résultat du référendum du 23 juin et certains se demandant si la mauvaise santé des banques italiennes dans leur ensemble ne représente pas un risque plus important que le Brexit.
En attendant, les valeurs refuge restent très recherchées, avec notamment un nouveau plus bas record touché par le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)