PARIS (Reuters) - L'Autorité de la concurrence a donné son feu vert lundi au rapprochement entre la Fnac et Darty, sous réserve de la cession de six magasins à Paris et dans la région parisienne.
Après une bataille acharnée face à Conforama pour le contrôle du distributeur d'électronique et d'électroménager, la Fnac l'avait finalement emporté fin avril, au prix fort.
Mais alors que d'importantes cessions étaient à craindre, l'Autorité de la concurrence en a limité le nombre à six seulement, après avoir pris en compte, pour la première fois, le marché du e-commerce dans son appréciation des conséquences concurrentielles du rapprochement entre les deux enseignes.
Comme le demandait la Fnac, le régulateur a jugé "logique" d'intégrer la vente en ligne, compte-tenu de la pénétration du e-commerce sur le marché des produits électroménagers et électroniques.
Elle a donc évalué la concurrence formée par l'ensemble des acteurs - magasins en dur des enseignes et leurs propres sites internet, ainsi que "pure players" du e-commerce comme Amazon (NASDAQ:AMZN) ou CDiscount (groupe Casino) - une décision qui a pour conséquence de faire mécaniquement baisser la part de marché des magasins physiques de la Fnac et de Darty.
"L’Autorité a reconnu que les magasins physiques et les ventes en ligne appartenaient à un seul et même marché, et a pris en ce sens une décision pionnière en Europe", s'est félicité la Fnac dans un communiqué.
Cinq magasins Darty - quatre à Paris, dont un qui devait ouvrir avenue de Wagram, et un à Vélizy-Villacoublay - devront être cédés, ainsi qu'un magasin Fnac dans le centre commercial de Beaugrenelle, à Paris également.
A la fin 2015, la Fnac comptait 121 magasins en France et Darty 222.
La Fnac, qui détient 29,73% du capital de Darty, a indiqué avoir reçu des "acceptations valides" représentant 62,16% supplémentaires à l'issue de la première date de clôture de son offre.
La clôture de l'offre avec une alternative partielle en titres interviendra le 29 juillet.
(Pascale Denis, édité par Wilfrid Exbrayat)