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Le sud-coréen STX veut vendre les chantiers navals de Saint-Nazaire avant fin 2016

Publié le 08/09/2016 11:36
Les chantiers navals de Saint-Nazaire (ouest de la France) le 2 septembre 2016 (Photo LOIC VENANCE. AFP)

Les chantiers navals de Saint-Nazaire (ouest de la France) le 2 septembre 2016 (Photo LOIC VENANCE. AFP)

Le groupe sud-coréen menacé de liquidation STX Offshore & Shipbuilding a confirmé jeudi un secret de polichinelle en annonçant son intention de se débarrasser du chantier naval français de Saint-Nazaire, une vente qu'il compte voir bouclée avant la fin de l'année.

Après avoir dominé le marché mondial pendant plus de 10 ans, les chantiers navals sud-coréens affrontent une crise sans précédent qui menace la survie même d'une des industries emblématiques de la quatrième économie d'Asie.

En cause, le ralentissement de l'économie mondiale et la chute des cours du brut, qui ont réduit la demande en porte-conteneurs et autres pétroliers, mais aussi la concurrence de constructeurs chinois meilleur marché, qui ont plombé les sud-coréens.

Les difficultés de STX Offshore & Shipbuilding, naguère quatrième constructeur sud-coréen, tiennent aussi fondamentalement à des problèmes de gestion.

Lourdement endetté, le groupe a le couteau sous la gorge: il doit présenter vendredi un plan de restructuration à un tribunal de Séoul, qui devra décider de le placer en redressement judiciaire ou de le liquider.

Ce plan prévoit la cession de STX France, dont il possède les deux tiers depuis 2008, le tiers restant étant aux mains de l’État français.

Le chantier naval de Saint-Nazaire, dans l'ouest de la France, a beau être dans une forme resplendissante, avec un carnet de commande plein pour 10 ans, sa vente doit contribuer à remettre à flot la filiale du conglomérat STX, qui va de la construction navale au bâtiment.

- 'Regrettable' mais 'nécessaire'-

"Notre objectif est d'avoir bouclé la vente de STX France à la fin de l'année", a annoncé à l'AFP Kong Doo-Pyoung, porte-parole de STX Offshore & Shipbuilding.

"Il est regrettable que nous ayons décidé de nous séparer de STX France (...) mais c'était nécessaire car nous avons un besoin urgent de liquidités", a-t-il ajouté.

Le bureau sud-coréen du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) a été engagé le mois dernier pour organiser la vente. Les offres de reprise sont attendues en octobre et STX Offshore & Shipbuilding compte prendre sa décision en novembre.

Le porte-parole a précisé que plusieurs investisseurs, y compris asiatiques, avaient manifesté leur intérêt, sans confirmer les noms cités par la presse, comme celui de l'italien Fincantieri ou du groupe Genting Hong Kong, qui a récemment racheté quatre chantiers allemands.

De son côté, le tribunal de Séoul doit décider au quatrième trimestre du sort de STX Offshore & Shipbuilding.

Le groupe, qui croule sous une dette de 300 milliards de wons (243 millions d'euros) prévoit de supprimer des centaines d'emplois et de vendre certains de ses actifs.

Il est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank, qui ont lâché plus de 4.000 milliards de wons pour l'aider à rembourser ses dettes venant à échéance.

Mais cela n'a pas suffi à remettre à flot l'entreprise, qui a encore publié l'année dernière une perte nette de 300 milliards de wons.

Les constructeurs sud-coréens avaient évincé leurs concurrents européens et japonais dans les années 1980 et 1990 pour détenir au sommet de leur gloire près de 70% du marché.

Le chantier naval STX de Saint-Nazaire affiche pour sa part une forme insolente.

STX France, qui emploie 2.600 employés, a 14 paquebots de croisière à construire pour ses deux principaux clients, l'italo-suisse MSC Croisières et l'américain Royal Caribbean.

Il a mis à flot vendredi le paquebot géant MSC Meraviglia: 315 mètres de long pour 43 de large.

Les syndicats du chantier n'ont pas tardé à réagir, CFDT et CFE-CGC demandant que la cession "aille vite". "Plus ça traîne, plus ça crée de l'instabilité", a déclaré la CFDT. FO a, de son côté, prôné une "nationalisation" du chantier ou, à défaut, que l’État "en devienne l'actionnaire majoritaire" pour assurer la "stabilité et la pérennité du site".

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