NANTES, Loire-Atlantique (Reuters) - Chaussées de talons aiguilles et juchées sur un bar autour d'une barre métallique, deux danseuses androïdes se déhancheront à partir de mardi, et pour la première fois en France, dans un club de strip-tease de Nantes.
Faits de morceaux de mannequins féminins et de pièces automobiles en plastique et en acier, les « robots sexy » de l'artiste britannique Giles Walker n'ont toutefois pas vocation à remplacer les "vraies" danseuses du SC Club, qui les accueille pour son cinquième anniversaire.
"Ils sont même tout le contraire de ce que l'on souhaite apporter", explique à Reuters Laurent Roué, patron de l'établissement, qui a découvert ces androïdes sur internet l'an dernier en marge du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas.
"Ces robots nous permettent plutôt de mettre en valeur le côté humain de nos danseuses, qui ne font pas que danser : elles assurent aussi l'animation du club et parlent aux clients", souligne cet homme de 60 ans, ancien patron d'un « théâtre érotique » et professionnel de la « photo de charme ».
"Nous sommes l'un des seuls secteurs économiques où les robots ne remplaceront jamais l'humain", veut croire Laurent Roué.
Ces deux robots aux courbes féminines vont cohabiter pendant un mois avec la dizaine de « pole danseuses » qui se produisent chaque soir.
Loin d'être "sexy", leur « tête » est constituée d'une caméra de vidéosurveillance, afin de tourner en dérision l'invasion de la « vidéo-protection » dans l'espace public.
L'artiste britannique Giles Walker entend de cette manière « jouer sur la notion de voyeurisme », en s'interrogeant sur « qui a le pouvoir entre le voyeur et la personne observée », dit-il à Reuters.
(Guillaume Frouin, édité par Sophie Louet)