Le PDG de Nissan (T:7201), Carlos Ghosn, a promis vendredi une décision imminente sur de nouveaux investissements dans l'usine britannique de Sunderland (nord), sur fond d'incertitudes après la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne.
Le géant automobile japonais dira "le mois prochain" s'il va continuer à l'avenir à fabriquer ses populaires 4x4 urbains Qasqhai à Sunderland, a indiqué son patron à l'occasion d'une table ronde avec quelques journalistes au siège à Yokohama (banlieue de Tokyo).
La décision porte sur la nouvelle génération de ce modèle, attendue aux alentours de 2019-20, mais dont la fabrication exige dès maintenant d'importants investissements industriels.
Fin septembre, M. Ghosn avait prévenu qu'il souhaitait que le gouvernement britannique s'engage sur des "compensations" à l'imposition d'éventuelles barrières douanières dans la foulée du Brexit avant tout nouvel investissement. "Le fait est que Sunderland est une usine européenne basée au Royaume-Uni, 80% de la production est exportée", a-t-il rappelé vendredi.
Toutefois, le patron de Nissan, également PDG du français Renault (PA:RENA), a semble-t-il été rassuré par sa rencontre mi-octobre avec la Première ministre britannique Theresa May. "Nous avons très clairement expliqué nos inquiétudes. Nous ne demandons aucun avantage, mais nous ne voulons pas perdre notre compétitivité quelle que soit la teneur des discussions sur le Brexit", a souligné M. Ghosn.
"Je pense que le gouvernement britannique comprend notre position, ils ont assuré qu'ils seraient extrêmement prudents dans les négociations pour préserver la compétitivité de leur industrie et que ce ne serait pas à nous de compenser les effets négatifs", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter: "Tant que j'ai cette garantie, je peux d'une certaine manière envisager l'avenir de Sunderland de manière plus détendue".
Avec près de 7.000 employés et 2.000 voitures produites par jour, l'usine de Sunderland est le plus grand site industriel en Europe de Nissan, qui y assemble outre les crossover Juke et Qasqhai, sa voiture électrique Leaf.
Concernant le nouveau Juke, un investissement de 100 millions de livres sterling (112 millions d'euros au cours actuel) avait été annoncé en septembre 2015, mais cet engagement pourrait lui aussi être remis en cause par le Brexit.