NEW YORK (Reuters) - Donald Trump a accusé mercredi les agences américaines de renseignement d'avoir laissé fuiter de "fausses informations" sur des documents prétendument compromettants que la Russie détiendrait sur lui.
La question du piratage russe,que la communauté américaine du renseignement a confirmé dans un rapport, a accaparé une grande partie de cette première conférence de presse du futur président des Etats-Unis depuis son élection en novembre.
Les informations, non corroborées par les agents américains, figurent dans un résumé de deux pages annexé au rapport sur les ingérences russes présumées dans la campagne présidentielle que les chefs du renseignement américain ont remis à Donald Trump et à Barack Obama, ont dit deux responsables américains mardi soir, confirmant des informations révélées par CNN.
Pour ce premier face à face avec la presse depuis son élection, Donald Trump a été immédiatement mis sur la sellette à propos de ses relations avec la Russie.
Devant un parterre de 250 journalistes réunis dans les locaux de la Trump Tower à New York, il a dénoncé le comportement de CNN et du site BuzzFeed pour avoir fait état des éléments contenus dans le rapport du renseignement américain.
"Je pense que c'est une honte que l'information ait été sortie", s'est-il indigné. "Tout cela sont de fausses informations, ce sont de fausses histoires, cela ne s'est pas produit".
"Je pense que c'est une honte que des agences de renseignement permettent la diffusion d'informations fausses, comme si on était dans l'Allemagne nazie", a-t-il déclaré, reprenant une expression employée un peu plus tôt sur son compte Twitter.
"Buzzfeed devra assumer les conséquences de ses informations", a-t-il menacé dans une ambiance tendue et bruyante.
Comme il l'avait fait la semaine passée après avoir été informé par la direction du renseignement national sur la question du piratage russe, Donald Trump a été contraint d'en reconnaître la possibilité mais il a aussitôt évoqué les piratages commis pas la Chine.
Il a confirmé qu'un rapport sur cette affaire de piratage lui serait remis dans un délai de 90 jours, ajoutant que "Poutine ne devrait pas se livrer au piratage" et que la "Russie aurait un bien plus grand respect des Etats-Unis quand il sera président".
Toujours questionné sur ses relations avec Moscou, Donald Trump a affirmé n'avoir aucun prêt en Russie, aucun accord commercial ou financier avec la Russie ou dans le pays.
(Ayesha Rascoe, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)