La Bourse de New York s'est nettement repliée jeudi, après trois séances de hausse, les investisseurs se montrant extrêmement anxieux à la veille du discours du patron de la banque centrale américaine: le Dow Jones a perdu 1,51% et le Nasdaq 1,95%.
Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a lâché 170,89 points à 11.149,82 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 48,06 points à 2.419,63 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 1,56% (18,33 points) à 1.159,27 points.
En hausse à l'ouverture, les indices de Wall Street ont inversé la vapeur alors que la Bourse de Francfort subissait un brusque et bref décrochage de plus de 4%.
"Il y a une rumeur d'abaissement de la note de l'Allemagne", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
L'information a été démentie, "mais comme les gens sont extrêmement nerveux, ils s'en servent pour vendre. Et puis, on pense de plus en plus à (vendredi) et on se dit qu'il n'y aura pas" d'annonces de nouvelles mesures de relance par la Fed, a-t-il ajouté.
Le président de la banque centrale, Ben Bernanke, doit s'exprimer vendredi à Jackson Hole (ouest des Etats-Unis). Les investisseurs s'interrogent sur le ton de son discours et se demandent s'il va indiquer que l'institution est prête à adopter de nouvelles mesures de relance de l'économie.
Apple a fini sur un recul très limité (-0,65% à 373,72 dollars) au lendemain de l'annonce de la démission de son emblématique PDG Steve Jobs. Les analystes se sont montrés confiants dans sa capacité à entretenir sa croissance spectaculaire, vu le succès de ses produits, comme dans son nouveau patron, Tim Cook, actuellement numéro deux du groupe.
Dans les premières minutes d'échanges, la place financière a été emmenée par le secteur financier, dopé par l'investissement de cinq milliards de dollars de Warren Buffett dans Bank of America (+9,44% à 7,65 dollars).
Le milliardaire a affirmé sa confiance dans la banque, malgré la défiance du marché ces derniers mois.
"J'espérait que cela pousserait les investisseurs à rechercher d'autres opportunités", a soupiré Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Mais on a eu cette chute de 4% en seulement 15 minutes en Allemagne, simplement pour des rumeurs. C'est irritant", a-t-il poursuivi, soulignant que "le marché était nerveux" avant le discours de M. Bernanke.
Dans le secteur financier, Morgan Stanley a pris 2,69%, Wells Fargo 1,35%, Citigroup 4,85% mais Goldman Sachs a perdu 0,43%
JPMorgan Chase a cédé 0,31% à 35,72 dollars. La banque va régler aux Etats-Unis 88,3 millions de dollars pour éviter des poursuites relatives à des violations de programmes de sanctions contre des dictatures, le terrorisme, ou la prolifération nucléaire.
Boeing a abandonné 0,96% à 61,10 dollars. La compagnie aérienne Delta Air Lines (-5,79% à 6,83 dollars) a commandé 100 moyen-courriers 737-900 nouvelle génération à rayon d'action étendu au constructeur. Le contrat représente 8,5 milliards de dollars au prix catalogue.
Le reste du secteur aérien a été sanctionné alors que l'ouragan Irène menace la côte est des Etats-Unis, promettant de semer la pagaille dans les aéroports. American Airlines a cédé 2,97%, United Continental 2,91%, US Airways 4,15%.
Le fabricant de microprocesseurs AMD a progressé de 0,47% à 6,37 dollars. Il a nommé au poste de PDG Rory Read, ancien directeur d'exploitation du fabricant d'ordinateurs Lenovo.
Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,222% contre 2,260% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,592% contre 3,614% la veille.