Le groupe français d'électronique de défense Thales est empêtré dans un contrat obtenu en 2008 en Angola pour lequel il refuse de payer les commissions promises à des intermédiaires de crainte d'être poursuivi pour corruption, a affirmé lundi le quotidien français Les Echos.
Le contrat d'un montant de 140 millions d'euros pour la fourniture de matériels de communication a été signé en mai 2008, indique le journal économique. Il a été conclu avec l'aide d'intermédiaires contre la promesse écrite d'un pourcentage sur le prix.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Thales a expliqué qu'il y avait effectivement "un contrat avec une personne qui procure des conseils". Mais celui-ci "n'a pas rempli ses obligations contractuelles. Par conséquent, comme stipulé dans le contrat, les paiements s'arrêtent".
Il a précisé que les paiements se sont arrêtés en janvier 2009 et que tant que les obligations contractuelles ne seront pas remplies les paiements ne reprendront pas.
Les Echos affirment que, faute d'avoir été payés, ces intermédiaires en sont venus aux menaces physiques contre le responsable de Thales pour l'Afrique, qui a préféré démissionner.
C'est l'arrivée de Luc Vigneron à la tête du groupe français en mai 2009 qui a changé la donne, ce dernier ayant décidé de ne plus faire appel à des intermédiaires dans un certain nombre de pays.
Selon le quotidien financier, d'autres problèmes sont apparus fin 2009, le contrat impliquant le responsable d'une compagnie pétrolière et un diplomate, alors que la législation angolaise prohibe tout conflit d'intérêt public-privé.