Wall Street aborde avec confiance le mois de septembre, qui débutera avec une semaine écourtée par un jour férié aux Etats-Unis lundi, espérant voir se concrétiser ses espoirs de soutien de l'économie mondiale par les banques centrales américaine et européenne.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a perdu 0,51%, terminant vendredi à 13.090,84 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, est resté presque stable, cédant 0,09% à 3066,96 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 0,32%, pour finir à 1.406,58 points.
Les indices de la place new-yorkaise ont poursuivi leur mouvement de pause observé la semaine précédente, se maintenant toutefois à des niveaux élevés depuis le début du mois d'août, les courtiers spéculant de plus belle sur une action décisive des banques centrales d'ici l'automne.
A l'issue d'une semaine marquée par des chiffres en demi-teinte aux Etats-Unis qui, s'ils ont montré une amélioration relative sur le front crucial de l'immobilier, ont aussi mis en exergue l'hésitation des consommateurs à soutenir la reprise, avec une forte baisse du moral des ménages en août, Wall Street restait optimiste, et misait sur les banques centrales.
"La grande affaire de la semaine a été la Fed" (Réserve fédérale américaine) et le discours de politique monétaire de son président, Ben Bernanke, depuis les montagnes Rocheuses de Jackson Hole (Wyoming, centre), a pointé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
Attendue avec nervosité par les marchés depuis une quinzaine de jours, les propos du patron de l'institution n'ont pas déçu même si "aucun détail sur le calendrier (d'une éventuelle intervention) n'a filtré", ont relevé les experts de Nomura.
M. Bernanke a toutefois "démontré que la Fed était prête à augmenter son soutien à l'économie", a noté Michael James, de Wedbush Securities, et la troisième phase d'assouplissement monétaire (QE3) tant attendue par les courtiers est désormais "plus probable que moins probable".
Pour Stéphane Ventilato, de Banca IMI Securities, "il aurait été contre-productif de se lancer dans un programme de QE3 avant de savoir quelle sera la donne politique et macroéconomique en Europe" et aux Etats-Unis, avec les chiffres de l'emploi et du chômage qui seront publiés vendredi.
Selon les analystes de Deutsche Bank, les courtiers surveilleront aussi "des chiffres décisifs sur l'activité manufacturière, sur la consommation des ménages (aux Etats-Unis) avant la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed les 12 et 13 septembre".
D'autre part, une série de dates clés de l'autre côté de l'Atlantique seront également au centre de l'attention.
Digérant les premiers détails dévoilés par la commission européenne vendredi sur un plan de supervision bancaire destiné à limiter les risques systémiques posés par le secteur en zone euro, les courtiers surveilleront une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE jeudi.
"Il me semble peu probable que la BCE annonce quoi que ce soit avant que le MES (Mécanisme européen de stabilité, destiné à aider financièrement les pays membres de la zone euro en difficulté, NDLR) soit ratifié par la Cour constitutionnelle allemande" le 12 septembre, a toutefois estimé M. Ventilato, pour qui cette dernière date était essentielle.
En attendant, "les signes en provenance de l'Europe étaient plus constructifs (cette semaine), et cela a aidé à soutenir le marché", a noté Michael James.
En particulier, alors que les signes d'un impact croissant de la crise en zone euro sur l'activité allemande se multipliaient, la chancelière allemande Angela "Merkel est apparue plus souple, ce qui rend l'éventualité d'une aide accrue de la part de la BCE plus probable, et va dans le sens d'une plus grande unité des dirigeants européens" face à la crise de la dette, a-t-il ajouté.