Le ministre du Travail Michel Sapin a prédit dimanche que les chiffres du chômage seraient "mauvais encore plusieurs mois" en raison des nombreux plans sociaux en cours ou à venir.
"Nous sommes à un niveau extrêmement alarmant, et c'est à ça qu'il faut s'attaquer", a-t-il dit sur France 3.
"Entre le jour où un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr) est annoncé et le jour où les chômeurs sont inscrits à Pôle emploi, il se passe des mois et des mois, c'est quelque chose de très lent avec des effets négatifs pendant longtemps", a expliqué le ministre.
"Donc les chiffres du chômage seront encore mauvais pendant plusieurs mois, le temps que notre politique fasse son effet, si elle doit faire son effet positif, notre politique d'emplois d'avenir, de contrats de génération, mais aussi politique de croissance", a-t-il dit.
Selon Michel Sapin, "il ne suffit pas de changer de président, de Premier ministre et de ministre du Travail pour que les choses s'inversent". Il a réitéré ses accusations selon lesquelles plusieurs plans sociaux ont été retardés à l'après-présidentielle. "Dans un premier temps, tout ce qui avait été retardé déboule", a-t-il lancé, citant notamment PSA.
Fin août, le seuil symbolique des trois millions de demandeurs d'emploi sans activité a été franchi en métropole. Les prochains chiffres doivent être dévoilés mercredi.
"On a déjà passé trois fois le cap des trois millions" dans le passé, a rappelé le ministre.
Le 9 septembre, le président François Hollande avait déclaré que le gouvernement "devait inverser la courbe du chômage d'ici un an".
Selon des prévisions de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiées le 18 octobre, le taux de chômage en France métropolitaine pourrait atteindre 11% de la population active fin 2013, un plus haut historique.
Le taux de chômage, calculé par l'Insee au sens du BIT, était de 9,7% au 2e trimestre en France métropolitaine.