Société Générale a réussi à dépasser les attentes des analystes au troisième trimestre malgré des éléments exceptionnels qui ont fait dévisser son bénéfice net (-86,3%), en liaison avec les cessions que la banque a engagées au cours des dernières semaines.
De juillet à septembre, son bénéfice net a atteint 85 millions d'euros, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué, quand le consensus établi par l'agence DowJones Newswires tablait sur 75 millions.
Le résultat a notamment été plombé par une réévaluation de sa dette liée au risque de crédit propre pour 389 millions d'euros et des pertes sur les cessions annoncées de ses filiales grecque Geniki (130 millions) et américaine TCW (92 millions).
Hors exceptionnels, la banque rouge et noire souligne que son résultat s'élève à 856 millions d'euros.
Le produit net bancaire (PNB, équivalent au chiffre d'affaires) est pour sa part ressorti en baisse de 17%, à 5,40 milliards d'euros, soit un niveau légèrement inférieur aux attentes (5,43 milliards).
Dans le cadre de son plan de réduction de bilan, Société Générale se félicite, en outre, d'avoir achevé son programme de cessions de crédits de sa banque de financement et d'investissement (BFI), avec 16 milliards d'euros d'actifs cédés depuis juin 2011.
Fin septembre, son ratio de fonds propres "durs" (fonds propres et résultats mis en réserve rapportés aux crédits consentis) atteignait 10,3% dans le cadre réglementaire dit Bâle 2.5, soit une hausse de 0,39 point de pourcentage en trois mois.
Elle confirme également son objectif d'un ratio compris entre 9% et 9,5% fin 2013, selon le mode de calcul prévu par le nouveau cadre réglementaire Bâle III une fois sa pleine entrée en vigueur fin 2018.
"Société Générale a franchi une nouvelle étape dans son processus de transformation, marquée en particulier par la réussite du plan d'adaptation de la banque de financement et d'investissement et l'engagement du programme de cession d'activités", s'est réjoui Frédéric Oudéa, PDG de la banque, cité dans le communiqué.
La banque de détail en France connaît un ralentissement, que Société Générale attribue à l'"environnement macroéconomique toujours dégradé" dans ce pays.
Le coût net du risque (impayés sur les crédits) y progresse de 27,8% par rapport au même trimestre de 2011, alors qu'il ressort en repli de 3,8% à l'international.
Hors de France, l'établissement basé à La Défense parvient aussi à faire progresser son produit net bancaire (+1,7%) comme son bénéfice net (+24,4%).
En Russie, où Société Générale avait déprécié l'écart d'acquisition de Rosbank, première banque privée russe, à hauteur de 250 millions d'euros au deuxième trimestre, la banque souligne que "les réalisations du trimestre sont encourageantes" et que "le plan de transformation de l'entité progresse".
Elle indique aussi avoir réduit de plus de 10% les effectifs dans ce pays au cours de l'année écoulée, soit 2.512 postes en équivalent temps plein dont près de 700 au troisième trimestre.
La BFI a pour sa part profité de l'amélioration des conditions de marché, surtout après les annonces des banques centrales européenne et américaine au cours de l'été: son résultat d'exploitation a été multiplié par 8,5 et son bénéfice net par 4,2 par rapport au troisième trimestre 2011.
En termes de liquidité, Société Générale a réduit le ratio des crédits rapportés aux dépôts à 113%, soit une amélioration de 1 point par rapport à fin juin et de 8 points comparé à fin 2011.