La dette publique de la France a atteint à la fin du troisième trimestre un nouveau sommet à 75,8% du produit intérieur brut (PIB), une ascension qui devrait se poursuivre dans les prochaines années.
Cette dette, calculée selon les critères européens de Maastricht et qui recouvre les comptes de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, s'élevait fin septembre à 1.457,4 milliards d'euros, en hausse de 29,4 milliards en trois mois, a annoncé mercredi l'Institut national de la statistique (Insee).
Cela représente "approximativement" 75,8% du PIB, soit 1,9 point de plus qu'à la fin juin et bien au-delà du seuil de 60% autorisé par le pacte de stabilité européen.
La dette publique française, à l'instar de celle des autres pays, n'a cessé d'exploser sous le poids de la récente récession et des mesures de relance adoptées pour y faire face.
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé l'organisation en janvier d'une conférence nationale sur les moyens de résorber les déficits et la dette, afin de respecter les engagements européens de la France.
Le déficit public français atteint aussi des niveaux record: il est attendu à 8,2% du PIB cette année et à 8,5% en 2010. La Commission européenne a demandé à la France de le ramener sous le seuil autorisé de 3% du PIB d'ici 2013, un délai d'abord jugé irréaliste par Paris, qui a toutefois fini par accepter de s'y plier.
Le gouvernement français prévient toutefois qu'il ne pourra respecter cette échéance qu'à condition de renouer avec une croissance forte dès 2011, répétant qu'il est hors de question pour lui d'augmenter les impôts.
D'après la loi de finances pour 2010, la dette publique doit passer de 67,4% fin 2008 à 77,9% du PIB au terme de cette année. Le gouvernement tablait sur une dette à 84% du PIB pour l'an prochain, avant même de mettre en chantier son grand emprunt, qui devrait la faire monter encore d'environ un point.
Cette progression devrait se poursuivre au moins jusqu'en 2013 (91%).
Selon l'Insee, le surplus de dette enregistré au troisième trimestre sert essentiellement à financer le déficit budgétaire de l'Etat.
La contribution de l'Etat à la dette publique progresse ainsi de 23,4 milliards en trois mois, tandis que celle des administrations de Sécurité sociale augmente de 5,9 milliards, notamment sous l'effet d'une hausse de l'endettement de l'Agence centrale des organismes de Sécu (Acoss, +3,9 milliards).
De son côté, la hausse de la contribution des administrations publiques locales reste limitée, à 0,5 milliard, "un mouvement comparable à ceux observés lors des troisièmes trimestres des années précédentes", relève l'Insee.