Le président chypriote Nicos Anastasiades a dévoilé vendredi une série de mesures visant à maintenir l'emploi en dépit du lourd coût que fait peser le plan de sauvetage européen sur l'économie de l'île méditerranéenne en récession.
M. Anastasiades, de centre-droit, a prévenu que ceux qui ne cherchaient pas activement de travail ne bénéficierait d'aucune aide de l'Etat mais que son gouvernement ferait tout pour aider ceux qui cherchent un emploi dans cette île où le chômage se rapproche des 15% et devrait augmenter nettement en 2013 et 2014.
Il a également évoqué, dans une allocution télévisée, la possibilité de revenir sur des tabous historiques du pays, comme les casinos, illégaux pour le moment et bête noire de la puissante Eglise orthodoxe.
Alors que certains font pression pour que les emplois soient donnés en priorité aux Chypriotes, ce qui violerait les lois européennes, M. Anastasiades a pris soin de préciser que ces plans de création d'emplois seraient ouverts à tous ceux "qui ont résidé à Chypre de façon légale et permanente ces cinq dernières années".
Il a toutefois prévenu que l'île ne serait plus un "paradis pour émigrés" et que les aides aux demandeurs d'asile serait "largement réduites", les allocations pécuniaires étant notamment transformées en coupons pour s'habiller et se nourrir.
M. Anastasiades a promis que l'Etat réembaucherait 800 contractuels et investirait 21 millions d'euros pour subventionner à hauteur de 40% les salaires de 6.000 chômeurs qui seront employés dans le secteur clé du tourisme.
Les entreprises bénéficieront en outre de 25% de réductions d'impôts à chaque nouvelle embauche durant l'année.
"Sans aucun doute, d'autres tests difficiles nous attendent, c'est pour cela que j'attends de tous patience et compréhension", a-t-il déclaré.
"Je veux souligner que réussir à relancer l'économie et sortir de la crise le plus vite possible ne peut se faire qu'en se tenant aux obligations que nous avons acceptées" dans le cadre du plan de sauvetage, a-t-il ajouté.
Le gouvernement a accepté en mars des contreparties draconiennes en échange d'un prêt de 10 milliards d'euros nécessaire pour lui éviter la faillite, des concessions qui ont fait la cible de critiques acerbes.
La contribution chypriote réclamée pour accompagner le prêt européen est passée de 17,5 milliards d'euros à 23 milliards, déstabilisant encore un peu plus une économie en plein crise.