La SNCF a annoncé jeudi des ventes quasiment stables au premier trimestre 2013 et prévoit "une dégradation de son activité" qu'elle compte juguler par des mesures commerciales, pour dynamiser ses recettes, tout en réduisant ses charges et ses investissements.
De janvier à mars, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 8,2 milliards d'euros, en hausse de 0,6% (+0,9% à périmètre et change constants), essentiellement porté par SNCF Infra, branche chargée de la gestion et de la maintenance du réseau ferroviaire, selon un communiqué.
SNCF Infra, qui progresse de 4,3%, continue de profiter de l'importante campagne de travaux d'entretien et de rénovation du réseau engagée par Réseau Ferré de France (RFF).
SNCF Proximités (transports du quotidien), la première branche du groupe, recule légèrement de 0,4%. L'activité à périmètre constant, indicateur privilégié par la SNCF, progresse de 0,8% à 3,2 milliards d'euros, tirée par l'activité de la filiale de transports publics Keolis.
Les produits du trafic Transilien progressent, alors que le TER est stable et que l'activité Intercités (trains grandes lignes classiques) enregistre "un recul de son trafic lié au contexte économique difficile", souligne la SNCF.
SNCF Voyages (TGV + iDBUS) continue de souffrir et régresse de 0,8% "principalement du fait de la baisse des produits du trafic" et du TGV France de 2%.
Amorcé au milieu de l'année 2012, le ralentissement de l'activité TGV est due, selon l'entreprise, à une tendance à la baisse des déplacements professionnels du fait de la crise.
Les TGV Europe ont, en revanche, bénéficié de la progression de l'activité vers la Suisse (Lyria) et vers l'Allemagne (Alleo), précise le groupe.
Logiquement, la conjoncture difficile pèse plus lourdement encore sur le transport de marchandises, opéré par la branche SNCF Geodis dont les ventes reculent de 2,1% sur les trois premiers mois de l'année.
Dans cette branche, "la croissance organique des activités hors Europe est de +5,6% alors que le chiffre d'affaires à périmètre et change constants recule en Europe (-4,6%), pénalisé par une contraction de 5,5 % en France", relève toutefois la compagnie ferroviaire.
Dans ce contexte, le groupe prévoit la mise en place de "mesures supplémentaires" pour accroître les recettes et réduire les charges et les investissements, a-t-il indiqué à l'AFP citant, entre autres leviers, les "offres promotionnelles" pour le TGV ou "le durcissement de la lutte contre la fraude".
Les investissements devraient aussi être revus à la baisse, le chiffre de 2,5 milliards annoncé en début d'année étant difficilement tenable dans un contexte de croissance nulle, prévient la SNCF.
Le groupe souligne toutefois que ces mesures ne remettent pas "en question les efforts nécessaires pour assurer la qualité de service et la politique d'acquisition et de rénovation de matériels roulants et des gares en Ile-de-France notamment".