De formidables ventes d'Airbus ont permis à EADS, maison mère de l'avionneur, de quasiment doubler son bénéfice au premier trimestre 2013, à 241 millions d'euros, et les commandes continuent d'affluer.
Le chiffre d'affaires pour les trois premiers mois de l'année a progressé de 9%, à 12,4 milliards, le résultat opérationnel (EBIT) de 79%, à 596 millions d'euros, le bénéfice net progressant de 91%, a annoncé le groupe européen d'aéronautique et de défense dans un communiqué.
Airbus, qui dégage les trois quarts du chiffre d'affaires, tire les résultats : ses ventes ont progressé de 14% et son résultat opérationnel de 165%. L'avionneur a également affiché une progression spectaculaire de ses commandes au cours des trois premiers mois de l'année (+496% sur un an).
Airbus affichait déjà 493 commandes à fin avril avant même le salon aéronautique du Bourget du mois de juin, où il annonce traditionnellement ses contrats les plus impressionnants.
Le directeur financier d'EADS, Harald Wilhelm, a reconnu lors d'une conférence téléphonique qu'au regard de cette performance, les prévisions officielles de 700 commandes pour l'année apparaissaient comme "une cible très facile à atteindre" mais il n'a pas souhaité les réviser.
M. Wilhelm table toujours sur "une croissance modeste" du chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année. Mais cette prévision étant basée sur un taux de change de 1,35 dollar pour un euro, il concède que si le taux devait tourner cette année autour de 1,30 comme il l'a fait au premier trimestre, ce serait "un élément de révision des prévisions à la hausse".
L'autre raison de la modestie des prévisions est la baisse des livraisons de superjumbo A380 (400 millions d'euros au prix catalogue), elles ne seront que 25 cette année contre 30 en 2013.
Les livraisons sont retardées par la réparation des éléments d'ailes de l'A380, consécutive à l'apparition de microfissures et pour laquelle le groupe compte passer des provisions de 85 millions d'euros sur l'année.
EADS ne prévoit pas en revanche de retard supplémentaire pour l'A350, futur long-courrier d'Airbus. Ce nouvel appareil, largement fabriqué en matériaux composites, doit effectuer son premier vol cet été pour une première livraison fin 2014. Il est sorti lundi de l'atelier de peinture. "Le programme demeure très ambitieux", prévient cependant le groupe.
Le développement de l'A350, la production d'A380 et du nouvel avion de transport militaire A400M, dont les premières livraisons auront lieu cette année, ont mobilisé beaucoup de trésorerie, a expliqué M. Wilhelm.
La position de trésorerie nette a baissé de 25% en trois mois, à 9,2 milliards, mais le groupe table toujours sur un flux de trésorerie à l'équilibre sur l'ensemble de l'année, selon le directeur financier.
Les mauvaises nouvelles sont venues de la division Eurocopter, dont les livraisons d'hélicoptères Super Puma ont été suspendues à la suite de deux amerrissages forcés. Son chiffre d'affaires a baissé de 13%, et son résultat opérationnel de 69%. Les commandes ont chuté de 36% sur le trimestre par rapport à la même période de l'an passé.
"Une reprise devrait être observée courant 2013 dans la mesure où Eurocopter a désormais identifié la cause de ses difficultés techniques" et que la solution est en cours de validation par les autorités aéronautiques, prévoit EADS.
"La livraison des Super Puma continue mais elle a été provisoirement ralentie, a précisé un porte-parole d'Eurocopter. Dès que la solution aura été validée, la livraison reprendra son rythme".
Le programme de rachat d'actions lancé par EADS après la refonte de sa gouvernance n'aura d'impact sur les résultats qu'au second trimestre de cette année, a précisé M. Wilhelm. Il prévoit d'y consacrer 1,8 milliard d'euros sur l'année.
Le groupe rachète des titres pour soutenir le cours de l'action pendant que les industriels français Lagardère et allemand Daimler se retirent du capital et que les Etats français et espagnol cèdent des parts.
L'action EADS était en hausse mardi à la Bourse de Paris. A 12H45 (10H45 GMT), elle gagnait près de 2% (+1,99%) et dépassait les 42 euros, dans un marché en repli (-0,54%).