La ministre française du Commerce extérieur Nicole Bricq s'est fixé pour objectif d'augmenter de moitié d'ici à 2015 les échanges commerciaux entre la France et l'Indonésie, pays "pivot", a-t-elle estimé dans un interview à l'AFP à Jakarta.
"La France a 1% de part de marché en Indonésie", a regretté la ministre lors d'une visite de deux jours, mardi et mercredi. Or l'Indonésie, quatrième pays le plus peuplé de la planète avec 240 millions d'habitants, représente "40% du Produit intérieur brut de l'Asie du Sud-Est".
"C'est vraiment un marché à part entière", a-t-elle souligné, rappelant que l'immense archipel, qui se targue d'être le nouvel "I" dans le groupe des pays émergents dits du "BRICS" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), connaît une croissance annuelle moyenne supérieure à 6% depuis 2005, la plus élevée du groupe des vingt principaux pays riches et émergents (G20).
"L'Indonésie est le marché à ne pas manquer, du fait de sa taille et de son ampleur", a-t-elle asséné.
Or la présence française y reste limitée, malgré les grands noms comme L'Oréal, LVMH ou autres Total.
D'où "l'objectif" de la ministre "d'augmenter de moitié nos échanges commerciaux d'ici à 2015". La première économie d'Asie du Sud-Est n'a acheté en 2012 que 1,4 milliard d'euros de biens et services français. Cela représente certes un bond de près de 20% par rapport à 2011, mais seulement 1% des importations totales du pays.
Pour faire décoller les échanges, un "partenariat stratégique" avait été lancé par le Premier ministre d'alors, François Fillon, lors de la première visite d'un chef de gouvernement français en Indonésie, en juillet 2011.
"Mais depuis, rien n'a été fait", a estimé Mme Bricq, disant être dans le pays "pour relancer la machine". La ministre est le premier membre d'un gouvernement français à se rendre dans l'archipel depuis près de deux ans et assure que "le président français viendra". "Mais je ne vais pas m'avancer sur une date".
"On a perdu du temps. Nous devons dorénavant intensifier nos efforts", a-t-elle dit, assurant que l'Indonésie faisait partie de ses "priorités".
La ministre a cependant reconnu que la France n'était "pas seule", citant en particulier l'Allemagne qui s'est depuis longtemps lancée à la conquête de l'Indonésie.
"Il est tard mais il n'est pas trop tard", a-t-elle cependant jugé.