Black Friday c’est Maintenant ! Ne passez pas à côté 60 % DE REDUCTION InvestingProPROFITER DES SOLDES

L'Algérie va renationaliser une filiale d'ArcelorMittal

Publié le 09/06/2013 14:20

La nationalisation imminente par l'Etat algérien de la filiale du numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal à Annaba (600 km à l'est d'Alger) est le résultat de l'échec de la privatisation de ce complexe, estiment économistes et syndicalistes.

Réclamée à plusieurs reprises par des syndicats et certains partis politiques algériens, la nationalisation d'El Hadjar privatisé en 2001, n'est plus qu'une "affaire de jours", a annoncé samedi à l'AFP l'ancien secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smain Kouadria.

Un pré-contrat a été signé cette semaine entre Arcelor, qui détient 70% des parts du complexe d'Annaba et Sider, son partenaire public algérien, a assuré M. Kouadria, qui a participé à l'élaboration de la feuille de route.

"Douze ans après sa privatisation, le complexe sidérurgique d'El Hadjar fait toujours face aux conséquences du sous-investissement, de la dégradation des installations et équipements, de la fermeture des sites de production essentiels", constate Abdelatif Rebah, économiste.

M. Kouadria renchérit : "C'est l'échec de la privatisation : aucun investissement, la réduction des effectifs et pas d'amélioration des conditions de travail".

Le complexe, propriété de l'Etat algérien, avait été racheté à 70% en 2001 par l'indien Ispat, qui appartient au groupe Mittal.

"Lors de la signature de la privatisation le 18 octobre 2001, les effectifs étaient de 11.200, ils ne sont plus que 5.600 travailleurs", rappelle le syndicaliste devenu député.

La feuille de route, dont l'AFP a obtenu une copie et qui devrait être bientôt présentée au Conseil de participation de l'Etat (CPE), prévoit que Sider injecte 100 millions de dollars au capital et ArcelorMittal 56 millions de dollars.

Un plan de développement sera financé par l'apport de 700 millions de dollars d'une banque publique sur la base d'un échéancier et en fonction de la réalisation du plan 2014/2017, selon cette feuille de route.

Il y est précisé que le complexe devrait atteindre sa pleine capacité de production, 2,2 millions de tonnes d'acier, en 2017.

"Cette semaine, les deux parties ont renégocié pour porter la participation de Sider à 120 millions de dollars et celle d'Arcelor à 100 millions de dollars et arriver ainsi à 51/49 % avec la majorité pour la partie algérienne", a affirmé M. Kouadria.

Il a précisé que la somme prévue initialement dans la feuille de route a déjà été versée.

Pour l'économiste Abderrahmane Mebtoul, "à l'approche de l'élection présidentielle d'avril 2014 et avec les tensions sociales actuelles, le gouvernement n'est pas préoccupé par la rentabilité économique".

"La reprise éventuelle par l'Etat algérien d'une fraction des parts d'Arcelor Mittal entre dans ce cadre d'apaisement social", a ajouté M. Mebtoul dans un entretien publié dans la presse algérienne.

"Arcelor Mittal, qui a empoché de substantiels profits du marché algérien des produits sidérurgiques, a exigé de l'argent frais des banques algériennes pour réaliser ce qui relève de ses affaires d'industriel", analyse M. Rebah, estimant que le groupe faisait "le chantage de l'enfant gâté qui menace de +rompre+ en cas de refus".

L'Algérie importe pour 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques chaque année, l'équivalent de 80% de ses besoins en acier.

Le complexe n'a produit que 600.000 tonnes d'acier en 2012, loin de l'objectif de 700.000 tonnes fixé initialement par le groupe.

En 2012, ArcelorMittal Annaba a essuyé des pertes de 33 millions de dollars et ses perspectives de redressement sont limitées, selon la feuille de route.

Cette contreperformance est d'autant plus dommageable qu'elle s'inscrit dans un contexte économique porteur et une demande très dynamique d'acier sur le marché algérien, lit-on dans ce document.

M. Rebah conclut que "le bilan (de cette privatisation) devrait être rendu public afin que tout le monde puisse juger de la nécessité salutaire de renationaliser ce qui fut jadis le fleuron de l'industrie algérienne".

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés