Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

UBS France à l'amende pour "laxisme" dans ses contrôles internes

Publié le 26/06/2013 09:55

La banque UBS France a écopé d'une amende de 10 millions d'euros, infligée par le gendarme français du secteur pour "laxisme" dans le contrôle de pratiques commerciales pouvant relever du blanchiment de fraude fiscale.

La commission des sanctions de l'ACP, qui avait ouvert une procédure disciplinaire en avril 2012, a assorti sa décision d'un blâme à l'encontre d'UBS France.

Cette sanction financière est la plus importante jamais prononcée par l'ACP depuis sa création en 2010, et même par son ancêtre la Commission bancaire. Une sanction de 20 millions avait été prononcée en 2009 contre la Caisse nationale des Caisses d'Epargne (CNCE), mais elle avait été annulée par le Conseil d'Etat.

"C'est une décision dont je ne comprends ni l'ampleur, ni un certain nombre de motifs", a déclaré à l'AFP le PDG d'UBS France, Jean-Frédéric de Leusse. "L'air du temps ne nous est pas très favorable, le climat fait qu'être filiale française d'une banque suisse aujourd'hui, aujourd'hui encore plus qu'hier, est quelque chose qui fait que personne n'a beaucoup de mesure à notre égard", a-t-il poursuivi.

Hasard du calendrier, l'annonce est tombée le jour de l'audition de Jérôme Cahuzac devant la commission d'enquête parlementaire mise en place après que l'ex-ministre du Budget a avoué détenir un compte bancaire caché à l'étranger, ouvert chez UBS.

"Comment ne pas penser que le contexte général a pu influencer une sanction aussi disproportionnée?", a commenté M. de Leusse, qualifiant de "très forte" la probabilité d'un recours dans le délai imparti des deux mois.

"La direction d'UBSF a été informée au plus tard à l'automne 2007 d'un grave risque de non-conformité susceptible de provoquer des poursuites judiciaires ou disciplinaires et de compromettre la réputation de l'établissement", a relevé la commission des sanctions de l'ACP dans sa décision rendue publique mercredi, constatant le "laxisme" des procédures appliquées à l'époque.

Prévenue de "graves soupçons pesant sur l'implication possible de son réseau commercial dans la facilitation d'opérations susceptibles d'être qualifiées de démarchage illicite et de blanchiment de fraude fiscale", la direction a néanmoins "attendu plus de 18 mois avant d'entreprendre la mise en place des procédures d'encadrement et de contrôle nécessaires pour remédier à ce risque de non-conformité de son activité transfrontalière", a expliqué l'Autorité.

"Manquement particulièrement condamnable"

Laisser s'écouler un tel laps de temps avant de "traiter ce grave risque, qui exigeait une réaction immédiate, constitue un manquement particulièrement condamnable", a-t-elle estimé.

La commission des sanctions a également réprimé le fait qu'UBS France n'a pas contrôlé les conditions dans lesquelles ses chargés de clientèle ont été habilités par sa maison mère à alimenter un fichier informatique, géré par cette dernière, répertoriant les prospects susceptibles d'ouvrir des comptes à l'étranger. Elle a également failli à contrôler l'usage de cette habilitation.

"La commission, qui n'a pas eu à rechercher si ces pratiques visaient ou non à dissimuler des délits, ne peut manquer de relever qu'elles n'étaient pas de nature à les prévenir", a souligné l'Autorité.

UBS France, créée en 1999, avait immédiatement réagi, dénonçant dans un communiqué "l'importance injustifiée de la sanction pécuniaire prononcée et le caractère contestable de nombreux motifs de la décision".

Elle a pris "acte de ce que la commission reconnaît dans sa décision que des mesures appropriées ont été prises pour renforcer ce dispositif de contrôle interne".

Premier groupe bancaire suisse, UBS a été mis en examen début juin en France. Il est soupçonné d'avoir mis en place dans l'Hexagone un système de démarchage illégal de clients les incitant à ouvrir des comptes non déclarés en Suisse dans les années 2000.

Cette mise en examen pour "démarchage illicite" est intervenue six jours après celle de sa filiale française pour "complicité de démarchage illicite".

La banque suisse a également été placée sous statut de témoin assisté pour "blanchiment de démarchage illicite" et "blanchiment de fraude fiscale", et a été placée sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 2,9 millions d'euros.

Outre la banque et sa filiale française, un ancien directeur général d'UBS France, Patrick de Fayet, un ancien dirigeant du bureau d'UBS à Lille et un cadre salarié d'UBS à Strasbourg ont également été mis en examen.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés