La Commission européenne a annoncé mardi à Strasbourg la formation d'un groupe d'experts pour évaluer les avantages et les risques d'une mutualisation partielle de la dette au sein de la zone euro, vue comme une première étape vers la mise en place d'obligations communes (euro-obligations).
La Commission avait décidé de mettre en place ce groupe d'experts en contrepartie d'un renforcement de la discipline budgétaire décidée au printemps, et sous la pression du Parlement européen.
Le rôle de ce groupe est d'analyser les avantages et obstacles à la mise en place d'un fonds d'amortissement, qui permettrait de mutualiser une partie de la dette de la zone euro, ou la mise en place d'"eurobills", des titres de dette communs à court terme.
Le sujet est particulièrement délicat car l'Allemagne, qui emprunte à très bas coût sur le marché de la dette, refuse toute forme de mutualisation de la dette au sein de la zone euro. Le sujet a été maintes fois évoqué, et toujours repoussé à plus tard, sous la pression de Berlin.
Sujet particulièrement délicat
Pendant la partie la plus aigüe de la crise, de nombreux responsables politiques et économistes plaidaient pour la mise en place d'euro-obligations, afin de faire baisser la pression sur les pays les plus fragiles de la zone euro, dont les taux d'emprunt atteignaient des niveaux insupportables.
"Les membres de ce groupe d'experts, dirigée par Mme Gertrude Tumpel-Gugerell, ancienne membre du directoire de la Banque centrale européenne, possèdent une expertise impressionnante et ont des parcours variés. Je leur fais confiance pour donner des conseils précieux sur ces questions très complexes d'un point de vue politique, économique et juridique", a affirmé le président de la Commission, José Manuel Barroso, qui s'exprimait devant le Parlement européen à Strasbourg.
Dix autres experts font partie de ce groupe, dont l'économiste française Agnès Benassy.
Ce groupe devait initialement présenter ses conclusions d'ici mars 2014, mais aucune indication calendaire n'a été fournie mardi.