L'Irlande et l'Espagne devraient toutes deux sortir prochainement de leurs programmes respectifs d'aide alloués au plus fort de la crise de l'euro, ont estimé lundi deux responsables européens.
"Les deux pays ont de bonnes chances d'en finir rapidement avec leurs plans d'aide", a affirmé le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg.
"Ils ont tous deux vu leur économie se redresser de manière significative", a-t-il ajouté.
Réunis à Luxembourg, les ministres des Finances de la zone euro doivent se pencher lundi sur le sort des pays sous programme d'assistance même si aucune décision n'est attendue dans l'immédiat.
"C'est une réunion de travail", a insisté Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), estimant lui aussi que l'Irlande et l'Espagne devraient, comme prévu, en finir avec leur plan d'aide d'ici la fin de l'année.
Ces propos rejoignent ceux du Premier ministre irlandais Enda Kenny, qui a confirmé samedi que l'Irlande devrait sortir à la mi-décembre du plan de sauvetage de 85 milliards d'euros que lui ont alloué l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI). Ce pays deviendrait ainsi le premier de la zone euro sous assistance à s'affranchir de l'aide de ses partenaires.
L'Espagne pourrait elle aussi en finir avec son plan d'aide alloué mi-2012 et qui concerne uniquement son secteur bancaire. "Il n'y pas d'accord sur ce point au sein de la zone euro mais une sorte d'accord tacite", a indiqué une source européenne de haut rang sous couvert d'anonymat.
La zone euro avait alloué à Madrid une ligne de crédit pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros. Sur cette enveloppe, seulement 41 milliards ont été utilisés.
"L'important est que le programme d'aide touche à sa fin et que les objectifs ont été tenus. Il y aura une décision (sur la prolongation du programme) le 15 novembre", lors de la prochaine réunion de l'Eurogroupe, a indiqué lundi matin le ministre espagnol des Finances, Luis De Guindos.
Même si les deux pays sortent de leurs programmes d'aide, ils pourraient toutefois avoir encore besoin de soutien pour ménager cette transition, et, dans le cas de l'Irlande, pour revenir en douceur sur les marchés.
"C'est aux Irlandais de décider s'ils veulent un soutien", a indiqué M. Asmussen. Pour le commissaire Rehn, il est "trop tôt" pour se prononcer. "Nous avons encore plusieurs semaines devant nous", a-t-il ajouté.
Il a en outre rappelé que les banques de la zone euro allaient bientôt subir un passage en revue de la qualité de leurs actifs. Cet exercice sera réalisé début 2014 par la BCE, avant l'entrée en vigueur du superviseur bancaire unique. Il permettra éventuellement de détecter de nouveaux problèmes dans le secteur bancaire et de nouveaux besoins de recapitalisation.
Ce sera "très important pour savoir quel type de sortie de programme est nécessaire" pour les pays sous assistance financière, a noté M. Rehn.
Cet exercice doit être "crédible" et "sérieux", a renchéri M. De Guindos.