Le gouvernement italien examine vendredi les modalités de privatisation du groupe Poste Italiane dont il espère céder 40% du capital cette année afin de réduire la forte dette qui grève l'économie du pays.
Le conseil des ministres, convoqué dans l'après-midi, procèdera à l'examen préliminaire des "critères de privatisation (...) de Poste Italiane", a indiqué le gouvernement dans un communiqué. Il en fera de même pour la société de contrôle aérien Enav.
Le gouvernement avait dévoilé en novembre un plan de privatisation de parts dans huit sociétés, dont le pétrolier ENI, pour un montant espéré de 10-12 milliards d'euros. Poste Italiane, qui ne faisait pas partie initialement de ce paquet qui comprenait aussi Fincantieri (chantiers navals), Grandi stazioni (réseau ferroviaire), StMicrolectronics (semi-conducteurs), semble désormais appelée à ouvrir le bal.
"La privatisation de la Poste est importante car, tout en restant sous contrôle public, elle apportera 6 à 8 milliards d'euros, qui serviront à réduire la dette publique", a déclaré le président du conseil Enrico Letta lors d'une intervention télévisée jeudi soir. "Et nous avons aussi l'intention de faire participer les salariés à la gestion. Une partie d'entre eux sera représentée au conseil d'administration".
Le plan de privatisations "part aujourd'hui concrètement" et s'étendra "au moins sur deux ans", a pour sa part déclaré à la télévision le ministre de l'Economie, Fabrizio Saccomanni.
Le ministre, qui s'est rendu cette semaine au Forum de Davos, a par ailleurs affirmé au quotidien La Stampa que "la perception à l'égard de l'Italie a changé", non seulement en termes de tenue des comptes publics mais aussi de reprise, "malgré le scepticisme de certains, surtout en Italie".
"La tendance est vraiment évidente: en 2013, après deux trimestres de forte récession, le troisième a été à croissance nulle et le quatrième sera positif: nous estimons la croissance à 0,2-04%", a-t-il dit, ajoutant s'attendre aussi à une hausse de PIB de 1% cette année.