PARIS (Reuters) - Tati a été placé jeudi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny, a déclaré à Reuters Michel Rességuier, directeur général d'Agora qui regroupe les enseignes Tati, Giga Store et Fabio Lucci mises en vente en février par le groupe Eram.
"L'audience d'examen des offres aura lieu le 29 mai au matin", a-t-il précisé, ajoutant n'avoir toujours pas reçu à ce jour d'offres de reprise ferme.
"Nous avons demandé aux candidats de réitérer leurs offres dans le cadre de cette procédure", a-t-il ajouté.
Michel Rességuier avait expliqué à Reuters le 30 avril avoir opter pour un redressement judiciaire car six des sept offres reçues n'étaient que partielles et que cette procédure était le "seul moyen de protéger les actifs qui ne seront pas vendus".
Il a dit espérer pouvoir présenter des offres fermes aux représentants du personnel à la mi-mai.
Les sept offres, dont celles des groupes Gifi, Stokomani et Foir'fouille, sont toutes assorties de conditions suspensives et les discussions sont en cours pour lever ces conditions et aboutir à une offre ferme.
Pionnier du discount textile en France, Tati est en perte de vitesse depuis plusieurs années, dans un marché qui recule depuis la crise de 2008.
Il souffre en outre de la concurrence de Kiabi, numéro un français de l'habillement appartenant au groupe Mulliez, ainsi que de H&M, Zara et plus récemment des offres à très bas prix de l'irlandais Primark.
Les comptes d'Agora, qui emploie 1.720 personnes et détient 145 magasins (dont 120 enseignes Tati), ont continué à se dégrader en 2016.
La perte d'Ebitda a dépassé les 60 millions d'euros l'an dernier, sur un chiffre d'affaires de 345 millions.
L'entreprise n'a pas de dettes bancaires, sa créance ayant été effacée par son actionnaire.
Tati, créée par Jules Ouaki en 1948 et reconnaissable à son imprimé vichy rose et blanc, avait déjà fait l'objet d'un mandat de vente en 2015, qui n'avait pas abouti.
Le groupe Eram, fondé en 1927 par Albert-René Biotteau, reste aujourd'hui contrôlé par la famille fondatrice.
(Pascale Denis, édité par Dominique Rodriguez)