Les ventes de voitures neuves en Europe ont diminué de 1,7% en 2013, enregistrant ainsi une baisse beaucoup moins importante que celle de 2012 et laissant espérer une sortie de crise puisque les quatre derniers mois ont marqué un retour de la croissance.
Ainsi en 2013, 11,8 millions de voitures neuves ont été vendues dans les 27 pays de l'Union européenne (hors Malte), le chiffre le plus bas depuis 1995, selon les chiffres de l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) publiés jeudi.
Cette nouvelle année de baisse des ventes en Europe est toutefois bien inférieure à celle de 2012, qui avait vu les ventes chuter de 8,2%.
Et les quatre derniers mois de l'année ont de nouveau connu une croissance des ventes: +5,4% en septembre, +4,7% en octobre, +1,2% en novembre. En décembre, elles ont augmenté de 13,3%, avec 906.294 véhicules neufs immatriculés, soit la hausse la plus forte depuis décembre 2009 (+16.6%).
Mais les analystes restent prudents, beaucoup de constructeurs usant, traditionnellement en décembre, de ventes "tactiques", c'est-à dire qu'ils écoulent des véhicules chez les concessionnaires ou les immatriculent en leur nom propre.
Cette croissance de fin d'année "est le résultat de ventes qui ont touché le fond, de taux d'intérêts bas, de quelques lancements réussis de produits et de rabais importants offerts par les constructeurs et les concessionnaires", selon une note du cabinet EY (ex Ernst & Young).
En 2013, la demande est restée dynamique au Royaume-Uni (+10,8%), mais aussi en Espagne (+3,3%) grâce au programme d'aide gouvernemental. Les ventes ont toutefois baissé en France (-5,7%), en Allemagne (-4,2%) et en Italie (-7,1%).
Chez les constructeurs, c'est le Japonais Mazda qui connaît la plus forte croissance (+16,1%). Jaguar Land Rover tire également son épingle du jeu (+9,7%), de même que le groupe Renault (+4,4%), grâce à sa marque à bas coûts Dacia.
"L'horizon s’éclaircit progressivement"
L'année a en revanche été difficile pour le français PSA Peugeot Citroën (-8,4%), l'italien Fiat (-7,1%), les américains General Motors (-4,3%) et Ford (-3,2%). Le groupe Volkswagen reste stable (-0,6%), de même que BMW (-0,8%).
"Les constructeurs qui sortent des produits qui plaisent arrivent à se démarquer et les gens sont prêts à les acheter à un prix plus élevé", commente Jean-François Belorgey, associé chez EY, qui note également que "si le low-cost marche toujours très bien, le segment premium n'est plus complètement à l'abri d'un marché déprimé".
L'année 2014 devrait donc marquer la fin de la crise, mais ne devrait pour autant pas connaître de forte croissance.
"L'erreur serait de considérer qu'à partir de maintenant, après quatre mois consécutifs de croissance, le marché européen est sorti d'affaire et va se remettre sur les rails comme si rien ne s'était passé", estime Carlos Da Silva, analyste chez IHS Automotive, dans une note.
Selon lui, le marché européen ne retrouvera probablement jamais son niveau de 2007.
"L'UE est entrée dans une phase de changement structurel", a-t-il souligné, évoquant des "évolutions démographiques (moins dynamiques), la montée d'une conscience écologique, des changements dans l'acceptation sociale de la voiture".
"L'horizon s’éclaircit progressivement. Du fait de l'âge élevé du parc automobile, le marché peut également redémarrer mécaniquement", a commenté Jean-François Belorgey.
Selon lui, en 2014, "la France devrait rester stable. L'Espagne est tombée tellement bas qu'il y a forcément un moment où elle va repartir un peu, d'autant plus que les aides gouvernementales vont continuer. L'Italie, dont le marché représente moins de la moitié de ce qu'il était avant la crise, devrait également connaître une légère croissance. L'Allemagne également".