Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a accusé dimanche le Fonds monétaire international (FMI) de recourir à des "manœuvres dilatoires" et des évaluations "arbitraires" pour retarder son feu vert aux réformes nécessaires à la reprise économique.
Le chef du gouvernement grec a estimé que le FMI prônait des réductions de dépenses contreproductives qui ne prenaient pas en compte l'amélioration des performances économiques de la Grèce.
"L'examen (NDLR: des mesures budgétaires) sera bientôt terminé en dépit des manoeuvres dilatoires du FMI", a déclaré M. Tsipras au comité central de son parti Syriza (gauche radicale).
"Pour la première fois il y a des convergences importantes... entre la partie grecque et les institutions européennes", a-t-il estimé.
La Grèce et l'Union européenne sont désormais sur la même longueur d'onde en ce qui concerne le rythme des réformes, la situation du budget en 2016 et les besoins de financement budgétaires jusqu'en 2018, a souligné M. Tsipras.
En revanche, le FMI a des "attentes irréalistes", et fait des "calculs erronés et non revérifiés", a-t-il relevé.
Le produit intérieur brut de la Grèce a baissé de 0,2% en 2015 au lieu du recul de 2% prévu en août dernier, selon le gouvernement.
La Grèce a aussi enregistré un petit excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) au lieu du déficit attendu, a poursuivi M. Tsipras.
"Les chiffres sont les chiffres.. ce n'est pas un désaccord technocratique mais politique", a estimé le Premier ministre.
Les créanciers internationaux de la Grèce, UE, Banque centrale européenne et FMI, ont achevé il y a un mois la première phase de l'audit, mais peu de progrès ont été enregistrés depuis.
Le principal désaccord porte sur la réforme des retraites du gouvernement Tsipras, jugée insuffisante par le FMI.
Le FMI qui a participé aux deux précédents plans de sauvetage de la Grèce a fait savoir qu'il ne se joindrait pas au troisième sans des réformes crédibles et un acord avec l'UE pour alléger le fardeau de la dette grecque.
Athènes est pressé de voir se conclure l'audit des réformes afin de débloquer l'aide promise par les Européens.
Mais le FMI a mis en garde le mois dernier contre des "hypothèses trop optimistes qui risque de faire ressurgir les craintes (d'une sortie de la Grèce de la zone euro) et de compromettre le climat des investissements".
Athènes a accepté en juillet dernier un plan d'aide de 86 milliards d'euros sur trois ans en échange de strictes économies budgétaires.