La récession s'est aggravée au Portugal dans un contexte d'austérité, avec une contraction du PIB de 1,5% en 2011 et de 1,3% au quatrième trimestre, selon des données provisoires publiées mardi par l'Institut national des statistiques (Ine).
Ce chiffre est légèrement meilleur que celui prévu par le gouvernement et la Banque du Portugal, qui tablaient tous deux sur un recul du PIB de 1,6% l'an dernier. Le recul du PIB a été de 2,7% au quatrième trimestre en glissement annuel, en raison d'une forte baisse de la consommation des ménages, selon l'Ine.
"Le recul accentué du PIB au quatrième trimestre traduit une aggravation significative de la demande interne en raison d'une forte baisse de l'investissement et de la consommation des ménages", a expliqué l'Ine.
L'observatoire des statistiques souligne toutefois que "la demande extérieure a augmenté, en raison surtout d'une diminution des importations" et "d'une croissance élevée des exportations sur un an".
En échange d'une assistance financière internationale de 78 milliards d'euros accordée en mai 2011, le gouvernement a mis en oeuvre un plan de réformes marqué par de strictes mesures d'austérité qui devraient cependant entraîner cette année une récession, avec une contraction de 3% du PIB.
Ce programme comprend diverses hausses d'impôts, une baisse des prestations sociales, une forte augmentation des tarifs des transports publics urbains ou encore une révision du code du travail introduisant un assouplissement des horaires et la suppression de jours de congés.
Ces chiffres sur l'état de l'économie ont été publiés alors que les créanciers du Portugal -Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne- doivent débuter mercredi, et pour quinze jours, leur troisième mission d'évaluation de la mise en oeuvre des réformes exigées en contrepartie du plan de sauvetage.
La récession que traverse le Portugal a alimenté des craintes selon lesquelles le pays pourrait être contraint de demander un ajustement de son programme d'aide, car il aurait du mal à revenir sur les marchés en 2013 contrairement à ce qui était prévu initialement, selon les analystes.
C'est l'une des raisons qui a amené l'agence de notation Moody's a dégrader lundi d'un cran la note du Portugal, qui reste dans la catégorie des investissements spéculatifs, en raison notamment "des faibles perspectives macroéconomiques du pays, qui vont continuer de peser sur la confiance déjà fragile des marchés".
Par ailleurs, "la contraction économique plus profonde et plus longue que prévu", les niveaux d'endettement du pays et les craintes d'un défaut grec "vont probablement allonger la période où le Portugal ne pourra accéder aux marchés", précise Moody's.
Le gouvernement de centre-droit a toutefois souligné à plusieurs reprises qu'il n'avait pas l'intention de recourir à une aide supplémentaire et qu'il comptait remplir les objectifs fixés.
Afin d'apaiser les marchés, l'Union européenne et le FMI ont de leur côté loué à plusieurs reprises les efforts de réforme du gouvernement.