BRUXELLES (Reuters) - La banque franco-belge Dexia, sauvée de la faillite à deux reprises pendant la crise financière grâce aux interventions des Etats belge, français et luxembourgeois, a fait part vendredi d'une diminution de sa perte nette au premier semestre à la faveur d'une baisse du coût de financement.
Détenue à 94% par les Etats belges et français, la banque a fait part d'une perte nette de 178 millions d'euros avant éléments exceptionnels, soit 127 millions de moins qu'au premier semestre 2013.
Le groupe Dexia, ancien leader mondial du financement des collectivités locales, est détenu à 50,02% par l'Etat belge et à 44,4% par l'Etat français.
Le reste est détenu par des investisseurs institutionnels et individuels, les salariés et la Caisse des dépôts.
Dexia a dit vendredi que les conditions de marché avaient été bonnes au cours de la première partie de l'année et qu'elle avait été en mesure d'accumuler 9,3 milliards d'euros de liquidités dont elle aura très rapidement besoin pour honorer le remboursement d'obligations arrivant à échéance fin 2014 et en 2015.
"Dexia a tiré profit de conditions de marché favorables pour constituer une réserve de liquidité en anticipation d'importantes tombées de financement fin 2014 et début 2015. Sa situation de liquidité s'est sensiblement améliorée, tant en termes de volume, de coût que de durée, et permet à Dexia d'être en avance sur les projections du plan de résolution ordonnée", dit la banque dans communiqué.
En dépit de conditions de financement favorables, Dexia dit que son modèle d'entreprise reste vulnérable à toute hausse des taux d'intérêt ou à une détérioration du climat du crédit.
La banque précise qu'au 30 juin 2014, la valeur comptable brute de ses engagements sur Detroit concernés par les mesures de restructuration de la dette de la ville s'élevait à 255 millions de dollars, "dont 230 millions supportent un risque de réduction de valeur".
Detroit s'est placée en juillet 2013 sous la protection de la législation américaine des faillites, contraignant ses créanciers, dont Dexia fait partie, à augmenter le niveau de provisionnement de ses expositions sur la ville américaine.
(Robert-Jan Bartunek, Nicolas Delame pour le service français)