Le Medef s'est dit "stupéfait" mercredi de l'annonce du ministre des Finances Michel Sapin d'un report de trois mois de la baisse de cotisations sur les salaires entre 1,6 et 3,5 Smic, prévue dans le pacte de responsabilité.
"C'est un mauvais coup porté à l'économie de notre pays", estime l'organisation patronale dans un communiqué, soulignant que les entreprises ont "besoin de visibilité et de certitude pour pouvoir investir".
"Cela conduit à amputer le pacte de 25% des baisses de charges prévues sur 2016 et remet en cause la confiance indispensable pour relancer la croissance", ajoute le Medef.
Le principal syndicat patronal déplore un "réflexe pavlovien" de la part des élus, visant selon lui à "taxer les entreprises pour trouver de l'argent" au lieu de s'attaquer à la baisse des dépenses publiques.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a annoncé mercredi que les baisses de cotisations prévues sur les salaires entre 1,6 et 3,5 Smic dans le cadre du pacte de responsabilité ne prendraient effet qu'au 1er avril, trois mois après la date prévue.
Le numéro un du Medef Pierre Gattaz s'était dit dès mardi "très inquiet" et "très en colère" alors que ce report se profilait, appelant plutôt à "accélérer" la mise en oeuvre du pacte de responsabilité.
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a jugé mercredi "inacceptable" la "surenchère" de M. Gattaz.
Mais d'autres organisations patronales ont critiqué cette annonce. "Un coup de canif vient d'être porté au Pacte de responsabilité", a estimé la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).
Cette décision "est particulièrement regrettable dans un moment où les entreprises ont besoin d'oxygène", a pour sa part déclaré à l'AFP Pierre Burban, secrétaire général de l'UPA (artisans). "Cela décrédibilise la parole gouvernementale", a-t-il estimé.